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À Marseille, le patron des assises de l'habitat soupçonné de louer des logements indignes

Le drame de la rue d'Aubagne le 5 novembre 2018.

Le drame de la rue d'Aubagne le 5 novembre 2018. - Christophe Simon - AFP

Jacques Ansquer a été nommé par la métropole pour piloter des "assises citoyennes de l'habitat" après le drame de la rue d'Aubagne. Il est visé par une enquête sur des logements potentiellement indignes qu'il loue.

Le parquet de Marseille a ouvert une enquête autour d'une copropriété où sont loués des logements potentiellement indignes, notamment par une figure locale de l'action sociale désignée pour s'occuper de la question de l'habitat après le drame de la rue d'Aubagne, a appris l'AFP. L'affaire a été révélée par le média d'investigation local Marsactu, qui a pu visiter la copropriété où Jacques Ansquer, ancien président local de la Banque alimentaire et administrateur du centre communal d'action sociale de Marseille, loue 13 chambres à des personnes très modestes.

Photos à l'appui, Marsactu pointe l'absence dans des chambres de chauffage fixe, des moisissures aux murs ou encore des fils électriques qui pendent du plafond. Une opération associant enquêteurs, représentant du parquet et services d'hygiène de la ville a ensuite été menée sur place, a révélé Marsactu. Une enquête préliminaire pour conditions d'hébergement potentiellement contraires à la dignité de la personne a été ouverte, a précisé une source proche du dossier.

Il n'est "pas un marchand de sommeil"

Interrogé par l'AFP, Jacques Ansquer affirme qu'il n'est "pas un marchand de sommeil", et qu'il "respecte la législation sur l'habitat". Ses studios, loués 350 euros par mois dans une vocation "sociale" à un public précaire ou fragile, sont "décents", ajoute-t-il, concédant avoir découvert seulement lors de l'opération de police qu'ils pouvaient enfreindre des règles "départementales" spécifiques.

Jacques Ansquer ajoute que lui-même ainsi que d'autres copropriétaires font des travaux régulièrement et ont prévu de fusionner plusieurs chambres pour offrir de plus grands appartements prochainement. Le sujet est particulièrement sensible à Marseille depuis l'effondrement le 5 novembre 2018 de deux immeubles vétustes de la rue d'Aubagne, en plein centre-ville, faisant huit morts, et révélant l'ampleur du problème de l'habitat dans la deuxième ville de France. C'est justement après cette catastrophe que Jacques Ansquer a été nommé par la métropole pour piloter des "assises citoyennes de l'habitat", censées apporter des réponses à ce sujet.

Avec AFP

D. L.