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Construction

Nanterre, un éco-quartier pour se désenclaver

L'éco-quartier Hoche fait le lien entre la ZUS et le centre de Nanterre.

L'éco-quartier Hoche fait le lien entre la ZUS et le centre de Nanterre. - Damien Fournier

Situé à deux pas d’un des plus grands quartiers d’affaires d’Europe, La Défense, Nanterre veut en finir avec le sinistre de son architecture. Un éco-quartier de 640 logements est en cours de construction en bordure de la ville. Son maire, Patrick Jarry, souhaite une harmonisation du secteur de l’Epadesa.

« La finition est de qualité, mais c’est ambitieux », constate une jeune femme, admirative devant les potagers installés sur le toit de l’immeuble témoin. Pour l’instant, le jardinet et ses bancs collectifs sont isolés dans la zone. Depuis le lancement des travaux de constructions du quartier écologique « Hoche », seuls trois ou quatre bâtiments sont sortis de Terre et aucun n’est habité pour le moment. La première bâtisse devrait être livrée d’ici la fin de l’année. Mais certains projets sont en stand-by. Les lots 2.2 et 2.3 et leurs escaliers ouverts sur l'extérieur attendent toujours certains financements relatifs aux logements sociaux pour commencer.

48 908 mètres carrés de logements, 1 000 mètres carrés de commerces et 600 mètres carrés d’équipements, le programme est d’envergure. Patrick Jarry affirme que « L’objectif est d’imaginer ce territoire à 10, 15 ou 30 ans. On se doit de se demander comment concilier ville à vivre et ville pour travailler. Dans certaines villes, les lumières sont éteintes le vendredi soir et rallumées le lundi matin, on a d’autres ambitions ».

La Défense, une « excroissance »

Le quartier Hoche flirte ave la Zone urbaine sensible (ZUS) du chemin de l’île et ses prix sont plutôt attractifs. Alors qu’il était question de 4 000 euros du mètre carrés il y a quelques mois, le minimum est aujourd’hui de 3 600 euros. Le projet, soutenu et financé par l’Epadesa, traduit une volonté de faire renaître la ville et de lui permettre d’exister dans le futur à coté du quartier d’affaires.

D’après le maire de Nanterre, la plupart des communes membres de l’Epadesa, Puteaux excepté, soutiennent cette cause. Pour lui, « la Défense est une excroissance qui a surgi au milieu de nul part. Il est nécessaire de la repenser dans son territoire, elle ne peut pas prétendre à être le centre de tout, une harmonie est nécessaire, pour cela la zone doit redevenir un espace multipolaire ».

L’Etat attendu pour l’A14-86

Une réorganisation de l’espace de La Défense Seine-Arche qui passe par de grands travaux. Du haut de l’immeuble témoin, on entend au loin le sourd vrombissement des moteurs. Si le nouveau quartier est construit sur une bretelle d’autoroute enterrée, la poursuite des travaux d’enfouissement reste en suspens.

Patrick Jarry attend des avancées : «  En 2000, nous avons passé un contrat avec l’Etat pour la couverture de l’A14 et de l’A86. La part du marché nous incombant a été remplie. Maintenant, c’est aux institutions de respecter leurs engagements. Il faut que l’Etat tienne sa parole de couvrir l’autoroute. L’investissement, de l’ordre de 150 à 200 millions d’euros, est conséquent. Cela implique la construction d’usines de ventilation, qui sont très volumineuses, mais il faut qu’on avance sur un scénario d’enfouissement ».

Damien Fournier