BFM Immo
Immobilier

Logement : 272 immeubles parisiens à risque

Les logements à risque se situent majoritairement dans les quartiers nord-est

Les logements à risque se situent majoritairement dans les quartiers nord-est - Apur

Pour la cinquième année, l’Apur publie sa liste de bâtiments « à surveiller » pour éviter qu’ils ne tombent « dans la spirale de l’insalubrité ».

On recense actuellement à Paris 272 immeubles présentant « les plus fortes présomptions de risque de dégradation de leur bâti ». Selon l’Atelier parisien d’urbanisme (Apur), qui vient de publier la dernière édition de son Observatoire du logement et de l’habitat de Paris (OLHP) ne sont pas dans un état « nécessairement très problématique », mais leurs « caractéristiques […] semblent justifier une surveillance particulière de la part des services municipaux ».

Les anciens hôtels meublés dans le viseur

Le niveau de risque a été évalué à l’aune d’une série d’indicateurs pondérés et croisés, tels que la taille et la nature des appartements (les petits logements locatifs étant les plus risqués), la présence de plomb dans les parties communes ou privatives, ainsi - pour la première fois depuis le lancement de l’enquête, en 2008 - que celle de termites. Une mise en demeure au titre du péril, de la sécurité (incendie, monoxyde de carbone…) ou du règlement sanitaire accroît bien évidemment les chances qu’un immeuble soit jugé à risque. A noter que l’Apur s’est intéressée de plus près cette année aux anciens hôtels meublés, « à l’origine composés de très petites pièces […] regroupées », et où « les installations sanitaires ont été ajoutées après coup, ce qui augmente le risque de désordres ».

Sans grande surprise, les immeubles jugés « à surveiller » se situent pour la plupart dans les quartiers nord-est de la ville : 81 dans le 18ème arrondissement (principalement dans le quartier de La Goutte d’Or, La Chapelle et Belliard-Doudeauville), 43 dans le 20ème (autour de la place de la Réunion, notamment), et 29 dans le 17ème (Les Epinettes). Les quartiers plus centraux ne sont pas épargnés, et l’Apur cite notamment la rue de Belleville et le boulevard de Ménilmontant dans les 10ème et 11ème arrondissements ou le Sentier, dans le 2ème.

Les immeubles repérés comptent en moyenne 37 logements. Il s’agit en majorité de copropriétés, même si 28 % d’entre eux (76) appartiennent à un propriétaire unique.

Une démarche dans la durée

L’Apur indique que la moitié des 272 immeubles recensés figuraient déjà dans sa liste en 2011 (328 en tout) « et sont donc connus des services en charge du suivi de l’habitat ». L’autre moitié serait donc composée de nouveaux immeubles à surveiller, dont certains figuraient pourtant déjà sur les listes établies depuis 2008. « En effet, l’intérêt de la démarche réside en partie dans son inscription dans la durée, explique l’Atelier. La liste étant établie depuis quatre ans, il est possible de comparer les résultats de 2012 avec ceux des années précédentes. Cette comparaison montre que 50 immeubles ont été repérés chaque année depuis 2008, dont la moitié font actuellement l’objet d’une procédure initiée par le STH, et l’autre moitié est déjà inscrite dans un dispositif opérationnel en vue d’une réhabilitation. 28 immeubles ont été repérés trois années de suite et font l’objet de l’une ou l’autre de ces mêmes procédures.

François Alexandre