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Prix immobilier

À Paris, il faut gagner 11.000 euros par mois pour acheter 75 m²

Les prix augmenent à Paris.

Les prix augmenent à Paris. - Eric Feferberg - AFP

Les notaires du Grand Paris ont publié les derniers chiffres des prix dans la capitale, et après les grands réseaux d'agences immobilières, les notaires actent à leur tour le franchissement de la barre symbolique des 10.000 euros du mètre carré. Le pouvoir d'achat des Parisiens diminue comme peau de chagrin.

Jamais ou presque devenir propriétaire à Paris n'avait coûté aussi cher. Avec un mètre carré au-delà des 10.000 euros en moyenne, le pouvoir d'achat immobilier dans la capitale se dégrade. Un comble quand on voit les taux d'intérêt descendre eux de nouveau plus bas historique.

Avec une telle hausse des prix, Paris fait partie des quelques villes où le pouvoir d'achat immobilier se dégrade malgré la baisse historique des taux d'intérêt. Les notaires affirment qu'en août les prix ont franchi la barre des 10.000 euros du mètre carré, avec une hausse des prix sur un an supérieure à 7%.

11.000 euros par mois de revenus pour un 75m²

Plus les prix augmentent, plus les revenus nécessaires pour devenir propriétaire progressent eux aussi. Le courtier Vousfinancer estime ainsi qu'un célibataire doit aujourd'hui gagner au moins 7.300 euros par mois pour acheter un 50 m² et pour un couple avec enfant(s) souhaitant s’offrir 75 m2, on est désormais au-dessus de 11.000 euros par mois. Il y a 10 ans, rappelle le courtier, il ne fallait "que" 5.600 euros pour un 50 m² et 8.400 euros pour un 75 m².

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Les acheteurs ont perdu 6 m²

Pour devenir propriétaire d'une surface équivalente, il faut donc gagner beaucoup plus aujourd'hui qu'il y a 10 ans. Ou alors accepter de vivre dans un appartement bien plus petit. Vousfinancer a donc regardé la surface achetable pour une même mensualité de crédit de 1.000 euros. On perd ainsi un peu plus de 6 m² en l'espace de dix ans.

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De moins en moins de primo-accédants

Il faut dire que depuis 2009 les prix parisiens ont augmenté de 70%. Une progression cinq fois plus rapide que l'inflation sur la période qui profite, certes, à ceux qui sont déjà propriétaires mais qui exclut, de fait, ceux qui souhaiteraient le devenir aujourd'hui. Les fameux "primo-accédants" qui désertent progressivement le marché parisien. Sandrine Allonier, la porte-parole de Voufinancer, constate même une accélération de cette tendance ces derniers mois. Chez le courtier, les primo-accédants ne représentent plus que 28% des dossiers à Paris contre 40% l'an dernier.

De moins en moins de primo-accédant dans Paris mais une volonté de devenir propriétaire qui reste intact. Faute de pouvoir s'offrir leur résidence principale, de plus en plus de parisiens locataires optent pour une résidence secondaire en province ou pour l'achat d'un bien à louer en dehors de Paris.

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Marie Coeurderoy