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Ces 245 immeubles dégradés qui présentent des risques à Paris

245 immeubles présentent des risques

245 immeubles présentent des risques - Gerard Julien - AFP

Une étude de l'Adil dresse un portrait statistique du logement et de l'habitat dans la capitale en 2018. L'Agence nationale pour l'information sur le logement constate, notamment, que le nombre d'immeubles "à risque" diminue d'année en année.

"En 2018, 245 immeubles parisiens d'habitat privé présentent un risque de dégradation de leur bâti". C'est le constat réalisé par l'Adil de Paris, l'agence nationale pour l'information sur le logement, dans son observatoire sur le logement, qui s'appuie sur une enquête de l'Apur. Sur ces 245, 96 sont des immeubles déjà repéré en 2017 et 149 sont des nouveaux. "Les caractéristiques de ces immeubles semblent justifier une surveillance particulière de la part des services techniques municipaux, sans que leur état soit nécessairement très problématique", précisait en mai l'Apur dans un communiqué. Les indicateurs utilisés sont notamment la forte concentration de petits logements locatifs, factures d'eau impayées pour l'immeuble, pourcentage de demandeurs de logements sociaux supérieurs à 15%, diagnostics de plomb positif ou encore présence de termites constatée.

Ce chiffre de 245, s'il parait élevé, diminue progressivement. En 2013, l'Apur recensait 304 immeubles parisiens qui nécessitaient une surveillance. En 2014, ce chiffre est monté à 347. Mais depuis, il n'a cessé de baissé: 344 en 2015, 309 en 2016, 276 en 2017 dont 128 déjà repérés antérieurement. A titre de comparaison, l'Apur dénombre près de 50.000 immeubles parisiens d'habitat privé. Les immeubles à risque représentent donc moins de 0,5% du parc.

Ces 245 immeubles sont à 78% des copropriétés. Et sont essentiellement localisés dans les arrondissements du nord de Paris. L'arrondissement le plus touché est le 18ème avec 68 immeubles. Viennent ensuite le 19ème avec 41 immeubles, puis le 17ème et le 20ème avec 29 immeubles chacun. Le 11ème est également largement touché avec 21 immeubles.

Les quartiers les plus concernés sont dans le 18e les abords du boulevard Ornano, la Goutte d’Or, La Chapelle et Belliard-Doudeauville, dans le 17e les Épinettes et les abords de la Place de Clichy, et, dans une moindre mesure, dans le 19e le secteur Crimée-Flandres, dans le 20e le secteur de Ménilmontant et de la place de la Réunion, dans le 10e les abords de l’hôpital Saint-Louis.

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La lutte contre l'habitat indigne

Concernant l'habitat indigne, l'Adil constate que depuis 2006, le nombre de cas de saturnisme est en baisse. "155 signalements habitat ont été traités en 2018, contre 207 en 2017. Ces signalements se concentrent surtout dans les arrondissements du nord et du nord-est de Paris (17eme, 18eme, 19eme et 20eme). Avec 19 signalements santé, ce sont 174 signalements au total qui ont été reçus et traités en 2018, soit une baisse de -22% sur un an".

Par ailleurs, si en 2018, 6.119 signalements d'habitats insalubres ont été comptabilisés par le service technique de l'habitat de la ville – soit une hausse de 4% par rapport à 2017 – dans 82% des cas, une intervention publique n'était pas justifiée. Dans 14% des cas, une mise en demeure au titre du Règlement Sanitaire Départemental a été faite. Dans 4% des cas, un arrêté d'insalubrité a été pris. Le volume annuel global d'arrêtés présente une baisse en 2018 (-9%). "Il est à noter que les arrêtés relatifs à un danger imminent pour la santé diminuent annuellement (-27%). Les autres arrêtés, notamment d’insalubrité remédiable (+14 %) sont en revanche en augmentation sur un an".

L'Adil note également que le nombre d'hôtels "préfecture", établissements non classés en hôtel de tourisme, a baissé, passant de 367 en 2017 à 337 en 2018. Entre 2013 et 2018, il a chuté de 29%. Le Bureau des hôtels foyers a reçu 15 signalements et plaintes en 2018 portant sur l'insalubrité des chambres ou des parties communes et l’infestation de punaises, contre 64 en 2017. "Cependant, depuis le transfert des compétences au 1er juillet 2017, les signalements salubrité sont désormais transmis au STH d’ou la nette diminution du nombre total de signalements en 2018", rappelle l'Adil. 42 hôtels (dont 15 vides) ont fait l’objet d’un avis défavorable a la poursuite de l’exploitation en 2018, contre 39 (dont 18 vides) en 2017.

Diane Lacaze