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Ces quartiers de Paris où la fréquentation des magasins s'est effondrée à la rentrée

La rue de Rivoli vide

La rue de Rivoli vide - Bertrand Guay - AFP

Une étude de la fédération d'enseignes Procos montre qu’à Paris la situation économique des magasins spécialisés est très difficile, même si certaines zones sont moins touchées. Le reste de l’Ile-de-France n’est pas en reste, la situation des grands centres commerciaux est préoccupante.

La situation des magasins spécialisés de la capitale et des centres commerciaux d'Ile-de-France devient tendue. Une étude de la fédération d'enseignes Procos évoque ainsi "des claques assez phénoménales". Dans son étude, Procos explique que Paris est affectée par quatre phénomènes résultant de la crise sanitaire.

La fédération évoque, tout d'abord, le maintien à un niveau élevé du télétravail qui prive les commerces, restaurants, d’une partie de leur clientèle dans la semaine. "En Ile-de-France, 30% des salariés ont recours au télétravail, soit 2 à 3 fois plus que dans les autres régions. Seulement 13% en Rhône-Alpes-Auvergne qui est deuxième dans le classement", affirme Procos. Ensuite, l'absence de touristes étrangers est très préjudiciable à certains lieux tels que les Champs-Élysées, Boulevard Haussmann, le Marais… Procos note également une méfiance vis-à-vis des transports en commun. Et enfin, "l'absence d’une vie culturelle (théâtre, cinéma…) normale et ses conséquences sur les activités qui en vivent directement (restauration…)".

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"Par ailleurs, certaines rues, telles que Rivoli (-25 % de chiffre d’affaires en septembre 2020 par rapport au mois de septembre 2019, NDLR), sont fortement impactées par la difficulté d’accès et la volonté de la ville de Paris de réduire au maximum la circulation automobile", déplore Procos. Avant d'ajouter : "Il est urgent de se concerter et de revoir la trajectoire des priorités dans le temps. (…) Vouloir, à marche forcée, mettre en place des changements fondamentaux dans le partage de l’utilisation de l’espace public alors que les commerces et autres activités constitutifs de la vie de ces quartiers sont dans la situation économique la pire jamais connue n’est pas une bonne idée".

Champs-Elysées ou Odéon en chute libre

D'ailleurs, si le chiffre d'affaires du commerce spécialisé en septembre progresse de 0,6% sur un an sur la France entière, il baisse de 16,7% à Paris. Et certains quartiers sont beaucoup plus pénalisés que d'autres. Ainsi, les commerces des Champs-Elysées enregistrent (toujours en septembre) une chute de 64,8% de fréquentation et de 60,1% du chiffre d'affaires par rapport à septembre 2019. A Montparnasse, le repli est de respectivement 50,6% et 45,8%. A Odéon-Saint-Michel, la fréquentation a reculé de 48,4% et le chiffre d'affaire de 39,1%. On notera l'impressionnant décrochage du quartier du Maris, très touristique avec de nombreuses locations Airbnb, où la fréquentation a chuté de 89,2% sur un an (et les ventes de 28,7%).

Même les rues beaucoup moins dépendantes des touristes et dont l’activité est plus locale réalisent un mois très négatif : - 23,8% rue du Commerce pour le chiffre d'affaires et -25,6% pour la fréquentation par exemple. De même pour le Forum des Halles (-33,2% pour la fréquentation et -27,3% pour le chiffre d'affaires) ou Italie 2 (-17,9% en fréquentation et -18,5% en CA).

Certaines zones s'en sortent un peu mieux. Ainsi, Faubourg Saint-Antoine la fréquentation a baissé de 11,3% mais le chiffre d'affaires connait un repli limité de 6,2%. Passage du Havre, ces reculs sont de respectivement 8,8% et 7,4%. Et à Wagram -11% pour la fréquentation et -9% pour le chiffre d'affaires.

Les centres commerciaux d'Ile-de-France très touchés

Pour l'ensemble de la région Ile-de-France, au mois de septembre, la fréquentation des grands centres commerciaux est également fortement touchée. "D’une manière générale, l’impact cumulé sur les chiffres d’affaires dans les grands centres commerciaux est plus fort que dans les autres lieux de commerce en raison de leur taille, donc de la réticence de certains consommateurs à aller dans des lieux denses et fermés. Ils sont de plus, souvent irrigués par de puissants équipements de transports publics : leur flux et chiffres d’affaires sont fortement impactés par les mesures réduisant l’attractivité des zones de loisir, de cinéma, et de restauration, composantes essentielles de l’attractivité habituelle de ces importants centres", déplore Procos

Ce qui va rapidement devenir problématique. "Comme il s’agit de sites qui supportent habituellement d’importants loyers, l’impact sur l’Ebitda du magasin mais aussi de l’enseigne est rapidement sérieux et les situations ne peuvent être durables", analyse Procos.

A Créteil Soleil, la fréquentation a chuté de 32,9% et le chiffre d'affaires de 23,6%. Les quatre Temps dans le quartier de la Défense a vu sa fréquentation reculer de 32,6% et son chiffre d'affaires de 22,5%. A Evry 2, les baisses sont de respectivement 20,5% et 19,2%.

Diane Lacaze