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Devenir propriétaire à Paris, mission impossible ?

Devenir propriétaire à Paris est de plus en plus compliqué

Devenir propriétaire à Paris est de plus en plus compliqué - dr

Après la fracture sociale, la fracture immobilière. La France des propriétaires est coupée en deux. D’un côté, elle progresse chez les hauts revenus, de l’autre, elle chute chez les classes moyennes et bas salaires, les empêchant d’accéder à la propriété.

La majeure partie de la population ne pourrait plus prétendre à la propriété, selon l’Institut de l’épargne immobilière et foncière (IEIF) qui fait ce triste constat dans les colonnes de La Tribune. « Dans certains départements - à Paris en raison principalement de la hausse des prix, en Seine-Saint-Denis, dans le Val-d'Oise et dans les Bouches-du-Rhône parce que les revenus ne suivent pas -, l'accession à la propriété d'un logement appartient aujourd'hui, pour la majeure partie de la population qui y vit, au monde des chimères », déclare Gilbert Emont, conseiller senior à l'IEIF dans le quotidien.

Et ce problème se ferait plus ressentir dans la région parisienne qu’ailleurs. « En 2007, à peine plus de 20 % des ménages pouvaient acheter un bien immobilier au prix moyen du marché de leur zone de résidence à Paris et seuls 25 % dans le Val-de-Marne, dans les Hauts-de-Seine et en Seine-Saint-Denis », note Gilbert Emont.

« Inaccession à la propriété »

Selon lui, il s’est développé un véritable phénomène « d’inaccession à la propriété ». Celui-ci serait dû à un double problème. Tout d’abord, l’attractivité de certains territoires, couplée à un déficit de construction neuve de logements, ferait grimper les prix de manière démesurée. Ensuite, le pouvoir d’achat des ménages aurait augmenté bien moins rapidement que le prix des logements. En conséquence, l’accession à la propriété des classes moyennes a chuté. Le taux de propriétaires, qui avait connu une nette augmentation dans la décennie antérieure (en passant de 45 % à 54 %) a ensuite chuté et s'est établi à 46 % en 2007, au même niveau que vingt-sept ans auparavant selon les chiffres de l’IEIF. Quant au taux de propriétaires parmi les bas revenus, qui était de 51 % en 1989, il a chuté régulièrement et n'était plus que de 33 % en 2007.

Nastasia Desanti