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Prix immobilier

Griveaux assure que son aide de 100.000 euros ne fera pas augmenter les prix immobiliers à Paris

Benjamin Griveaux explique sa proposition

Benjamin Griveaux explique sa proposition - Joel Saget - AFP

L'une des propositions électorales de Benjamin Griveaux est de verser jusqu'à 100.000 euros d'apport aux Parisiens qui souhaitent acheter. Une aberration, selon certains professionnels de l'immobilier. Le candidat LREM a répondu à ces critiques.

L'étonnante proposition de Benjamin Griveaux a alimenté le débat public ce weekend. Le candidat LREM à la mairie de Paris propose, en effet, que la ville crée un organisme qui apportera jusqu'à 100.000 euros d'apport aux Parisiens pour l'achat d'une résidence principale. Des professionnels du secteur n'ont pas manqué de réagir. Ainsi, Christine Fumagalli, présidente d'Orpi, affirme au Figaro que "cette mesure ne s'attaque pas au vrai problème. Pour faire baisser les prix de l'immobilier à Paris, il faut flécher l'offre en remettant du foncier sur le marché, plutôt que le budget". De son côté, Laurent Vimont, président de Century 21, a immédiatement tweeté: "Voilà une excellente façon de faire monter encore un peu plus les prix de l'immobilier à Paris". En effet, les vendeurs, sachant que les acheteurs bénéficieront de cet apport de 100.000 euros, seront tentés d'augmenter leurs prix de vente.

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D'ailleurs, on rappellera que la baisse continue des taux d'intérêt n'a pas permis aux Parisiens d'augmenter leur pouvoir d'achat en 10 ans. Au contraire, la surface achetable avec un crédit sur 20 ans et une mensualité de 800 euros par mois a baissé de 20% entre 2009 et 2019, selon les calculs des notaires. Dit autrement, la hausse des prix a fait plus qu'absorber les moyens supplémentaires mis à la disposition des emprunteurs par la diminution des taux.

Un "apport" réservé à certains ménages

Sur FranceInfo, Benjamin Griveaux a voulu clarifier sa position. Tout d'abord, l'ancien porte-parole du gouvernement (de 2017 à 2019) a rappelé que cet apport serait assorti d'un plafond de revenus pour y avoir droit.

Ensuite, il affirme qu'il contrôlera les prix de l'immobilier. Avant de préciser: "Je vais plafonner les montants sur lesquels on investit. Si les clients de Monsieur Vimont voient arriver des personnes avec 100.000 euros de plus et rajoutent 100.000 euros au prix de vente, eh bien moi je ne participerais pas. Ça sera plafonné". Le candidat précise: "On n'ira pas sur des prix à 12.000, 15.000, 16.000, 18.000, 20.000 euros du m². On fera ça dans le bas du marché".

6 arrondissements à plus de 12.000 euros du mètre carré

Pour rappel, lors de leur dernière conférence de presse de novembre, les notaires constataient que 13 arrondissements sur 20 dépassaient le seuil des 10.000 euros du mètre carré. Parmi eux, 6 arrondissements, situés au cœur de la capitale, affichent des prix supérieurs à 12.000 euros du mètre carrés. Ce sont, le 1er arrondissement (12.840 euros), le 3ème (12.260 euros), le 4ème (12.790 euros), le 5ème (12.140 euros), le 6ème (14.180 euros) et le 7ème (13.230 euros).

Le candidat LREM précise qu'il a un moyen très simple de contrôler: "C'est que la ville de Paris soit actionnaire à 100% de cette société foncière avec des fonds levés sur les marchés et assure que les achats réalisés le soient dans des m² qui ne soient pas à des prix exorbitants".

Diane Lacaze