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L'encadrement des loyers à Paris (encore) en débat

Les loyers exhorbitants poussent de nombreus ménages à quitter Paris

Les loyers exhorbitants poussent de nombreus ménages à quitter Paris - dr

La mairie de Paris planche à nouveau sur un possible encadrement des loyers dans la capitale. Une idée qui, selon l’Union nationale de la propriété immobilière (UNPI) « fera fuir les bailleurs privés » du marché. Un point sur lequel le Sénat va débattre.

La question de l’encadrement des loyers à Paris et dans les zones tendues de la région ressurgit, après la remise à Bertrand Delanoë d’un rapport allant dans ce sens, par René Dutrey, conseiller municipal (EELV). Une mesure destinée à endiguer la flambée des loyers - en progression de 50 % en 10 ans dans la capitale -, et qui devrait être débattue au Sénat prochainement.

8 000 euros par mois pour 80 m² à Paris

D'après le rapport, la situation est explosive. Celui-ci explique qu’à paris, pour pouvoir prétendre à « un logement de 80 m², il faut des ressources mensuelles de 8 000 €, c’est-à dire appartenir aux 10% de ménages français les plus riches (dernier décile) ». De nombreux ménages sont ainsi contraints de quitter Paris, et certains sont même exposés à l’expulsion, dans la mesure où leur « taux d’effort exagéré » diminue leurs capacités à s’acquitter de leur loyer. Selon l'Observatoire des loyers en agglomération parisienne (OLAP), les loyers moyens sont de 23,53 euros/m² dans la capitale, loyers qui peuvent monter selon l'étude jusqu'à 34,5 euros le mètre dans certains arrondissements.

Le rapport constate enfin que d’autres Etats européens, comme l’Allemagne, la Suède, la Suisse ou les Pays-Bas ont procédé à des mesures d’encadrement. Ainsi, outre-Rhin, « le locataire peut s’adresser au juge s’il estime que le loyer est supérieur de 20 % aux loyers pratiqués pour des logements équivalents ».

L'UNPI prône le «principe de liberté des prix »

Du côté des propriétaires, la pilule ne passe pas. Jean-Perrin, président de l’Union nationale de la propriété immobilière (UNPI), considère que « le principe de liberté des prix doit continuer à s’appliquer à la fixation des loyers, comme aux autres services ou denrées ». Une telle mesure ferait, si elle était retenue, « fuir les bailleurs privés, derniers investisseurs aujourd’hui présents sur le marché locatif ». Pour l’UNPI, d’autres solutions doivent être envisagées : « l’augmentation de la construction de logements, le retour des institutionnels sur le marché résidentiel », ou encore la transformation de bureaux obsolètes en logements ».

André Figeard