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Le Brexit n'a pas eu l'effet escompté sur l'immobilier parisien

L'immobilier parisien n'a pas connu de boom cet été.

L'immobilier parisien n'a pas connu de boom cet été. - AFP

Les professionnels du secteur pensaient que la décision du Royaume-Uni de sortir de l'Union européenne aurait incité les investisseurs à regarder du côté du marché immobilier parisien. Pour plusieurs raisons, cela n'a pas été le cas.

Les professionnels de l'immobilier misaient sur un véritable boom de l'immobilier de prestige à Paris, finalement cela n'aura été qu'un tout petit sursaut. Le vote sur le Brexit n'a, en effet, pas eu l'effet escompté.

Fin juin, lorsque les Britanniques se sont prononcés en faveur d'une sortie de l'Union européenne, les professionnels français de l'immobilier jubilaient. Laurent Demeure, président du réseau immobilier de prestige Coldwell Banker France et Monaco, estimaient que "les nombreux Britanniques et les Européens -Français et Italiens notamment- travaillant à Londres dans les secteurs de la finance qui ont suspendu leurs projets au résultat du vote vont désormais concrétiser leurs intentions d’achat dans les 15 jours car la livre sterling peut s’effondrer rapidement".

Presque deux mois plus tard, au micro de BFM Business, il déchante. "On s'attendait à une activité extraordinaire en juillet-août. Nous avons eu une très forte effervescence qui a progressivement diminué. On est mi-aout et la situation s'est concrétisé par deux ou trois ventes supplémentaires, ça n'a pas été le rush que nous attendions".

Chute de la livre

Les raisons? Elles sont multiples. Tout d'abord, la livre sterling s'est effondrée très rapidement, "dans les 2 jours" insiste cet agent immobilier. Or "la livre sterling donnait 30% de pouvoir d'achat supplémentaire sur Paris". Cette chute de la monnaie a donc été trop rapide pour permettre aux investisseurs de concrétiser un quelconque achat.

De plus, Laurent Demeure pense que les futurs acquéreurs prennent leur temps pour réfléchir. "L'Angleterre a décidé de changer de Premier ministre et n'a pas engagé immédiatement le processus de sortie. Cela donne un délai".

En effet, le président du réseau immobilier de prestige rappelle que les investisseurs qui veulent acheter à Paris doivent d'abord vendre leur bien à Londres. Mais "les acheteurs internationaux ne vont plus à Londres dans cette période d'incertitudes. Nos clients potentiels qui devaient revenir à Paris ne peuvent pas vendre et donc ils ne viennent pas". D'après Laurent Demeure, le marché entre donc dans une période d'attentisme.

D. L.