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Prix immobilier

Pour acheter un 75 m2 à Paris, il faut gagner 10.000 euros par mois ou... hériter

Les prix continuent de progresser à Paris.

Les prix continuent de progresser à Paris. - Ludovic Marin - AFP

Les prix immobiliers ne cessent de flamber dans la capitale. Avec un apport de 10%, un ménage doit désormais gagner 10.600 euros nets par mois pour s'offrir un appartement de 75 m2, selon les calculs du courtier Vousfinancer.

Les prix de l'immobilier à Paris vont continuer de grimper cette année. Le mètre carré s'y négociait à 9.570 euros au dernier trimestre et les notaires projettent qu'il atteigne 9.730 euros en avril, soit une hausse de près de 7% sur un an. La barre des 10.000 euros devrait même être franchie cet été. "Ces dix dernières années et depuis le point bas de 2009 où les prix à Paris étaient descendus à 6.020 euros du mètre carré, les prix ont ainsi augmenté de près de 62%", constate le courtier Vousfinancer.

Et les taux, pourtant toujours très bas, ne compensent plus cette hausse. "Le pouvoir d'achat immobilier diminue", déplore le courtier. Sandrine Allonier, porte-parole de Vousfinancer explique: "En termes de pouvoir d'achat immobilier, jusqu'à maintenant, entre 2012 et 2017 la hausse des prix à Paris était compensée par le niveau des taux. Mais ce n'est plus le cas depuis que les prix ont passé le seuil symbolique des 9.000 euros le mètre carré début 2018. À près de 10.000 euros, on ne peut plus acheter que 21,2 mètres carrés avec des taux moyens à 1,55% sur 20 ans avec une mensualité de 1.000 euros par mois, contre 24 mètres carrés en 2010 ou 2016, avec des taux pourtant à 3,75% et 2,45% sur 20 ans".

7.000 euros de revenus par mois pour un 50 m2

Le courtier a donc calculé que pour acheter un appartement de 50 mètres carré, financé à 100% par un emprunt (avec 10% d'apport pour les frais) et avec un taux d'endettement à 33%, il faut gagner au minimum 7.000 euros nets (avant impôts) par mois. Pour acheter un logement de 75 mètres carrés, il faut gagner 10.600 euros. D'ailleurs, on se souvient qu'en janvier dernier, le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux, qui gagne 7.900 euros nets par mois, estimait ne pas avoir les moyens d'acheter dans Paris.

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Et Sandrine Allonier s'inquiète: "Même dans un contexte de taux très attractifs, il y a un véritable risque de sortie du marché de certaines typologies d'acheteurs à Paris comme les ménages modestes ou les primo-accédants qui n'ont plus la possibilité d'acheter la surface dont ils auraient besoin. D'ores et déjà, 98% de nos clients à Paris ont un apport personnel contre 80% en moyenne France entière. Actuellement, l'allongement des durées de prêts permet de compenser en partie la hausse des prix, mais ce levier de solvabilisation commence à atteindre ses limites".

Le marché parisien risque de plus en plus d'être réservé aux secundo-accédants, c'est-à-dire à ceux qui détiennent déjà un logement à revendre dans la capitale. Ou alors, un primo-accédant doit disposer d'un énorme apport, par exemple grâce à un héritage.

Diane Lacaze