BFM Immo
Construction

Une partie des déchets du chantier du Grand Paris ont trouvé preneur près de Rouen

Des déchets du Grand-Paris recyclés sur le site d'une ex-raffinerie près de Rouen

Des déchets du Grand-Paris recyclés sur le site d'une ex-raffinerie près de Rouen - Ludovic Marin - AFP

900.000 tonnes de terres excavées sur le chantier du métro du Grand Paris vont servir de remblai à Petit-Couronne. Non loin de là, à Cléon, l'utilisation de terres excavées du Grand Paris avait suscité une vive polémique, alors que celles-ci avaient un taux de sulfates supérieur aux normes autorisées.

Près de 900.000 tonnes de terres excavées sur le chantier du métro Grand Paris vont servir de remblai sur le site de l'ex-raffinerie Petroplus près de Rouen, a-t-on appris auprès du responsable du chantier normand. Environ 350.000 tonnes ont déjà été importées par la Seine à Petit-Couronne sur ce site de l'agglomération rouennaise, où Amazon a un projet de vaste plateforme logistique sur 16 des 52 ha, a précisé Éric Branquet expert près la cour d'appel de Paris, à qui la société Valgo a confié le chantier normand.

>> Partenariat BFM Immo : Trouvez le meilleur taux pour votre assurance emprunteur avec notre comparateur gratuit

Ces terres comprennent des sulfates à un taux autorisé (4.000 à 4.500 mg/kg environ) en raison des techniques prévues pour éviter leur migration dans l'environnement, précise Éric Branquet. Une dérogation est nécessaire à partir de 1.000 mg/kg, selon l'Etat.

Non loin de là, à Cléon, l'utilisation de terres excavées du Grand Paris avait fait polémique. Des journalistes de "Complément d'enquête" y ont trouvé un taux de 8.900 mg/kg, ce qui a suscité l'émoi de deux conseillers départementaux qui ont écrit en mars à l'Etat. 650.000 tonnes doivent y être déversés dans un lac qui jouxte la Seine et des nappes phréatiques, selon le courrier.

Les remblais sont destinés à aplanir le site

Les sulfates sont "une substance nocive pour l'homme dans l'eau potable", y rappellent les élus. Mais à Petit-Couronne "les matériaux sont compactés" de sorte que "quand il pleut, l'eau ne pénètre pas et donc il n'y a plus de risque de mobilisation des sulfates", explique l'expert. Et "la nappe phréatique sera à huit mètres sous nos pieds" après remblai, ajoute-t-il.

Les remblais sont destinés à aplanir le site et à élever le niveau du sol de 50 cm pour l'éloigner de la pollution résiduelle sous-terraine de la raffinerie. Plus de 2.000 m3 d'hydrocarbure ont été pompés dans la nappe. Il demeure 100 m3 environ, précise l'expert. Le "recyclage" des terres du Grand-Paris permet de ne pas prendre des terres naturelles qu'il faudrait en outre acheminer par camion alors que les remblais du Grand-Paris arrivent par la Seine, souligne Éric Branquet.

Et Valgo peut économiser les 15 millions que lui coûterait des remblais non recyclés, précise-t-il. La reconversion de la friche Pétroplus doit conduire à la création de 2.000 à 3.000 emplois sur le site. Les terrains font en effet l'objet de promesses de vente à plusieurs entreprises de logistique. Le chantier du Grand-Paris doit produire 23 millions de m3 de terres excavées, selon l'Etat. L'ex-site Petroplus a besoin au total de 1,1 million de tonnes de remblai soit 750.000 m3.

Avec AFP

D. L.