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Masdar, la ville "verte" dans le désert, aura du retard

Vue d'artiste de Masdar

Vue d'artiste de Masdar - dr

Masdar, la future ville « verte » au cœur du désert d’Abu Dhabi, verra le jour en 2025. Ce projet de 22 milliards de dollars nécessitera 7 ans de travaux de plus que prévu initialement, même si l’arrivée des premiers locataires devrait se faire d’ici deux ans.

40 000 habitants sur 700 hectares. Derrière ces chiffres d’une extrême banalité se cache l’un des paris les plus fous de ce début de 21ème siècle : la construction d’une ville d’excellence respectueuse de l’environnement en plein désert, destinée à produire ses propres besoins en électricité et émettre le minimum de gaz à effet de serre. En outre, pour obtenir le meilleur rendement thermique, « l’ensemble de la ville a été orienté à 45° par rapport à l’axe du lever et du coucher du soleil, afin d’obtenir le plus d’ombre possible », expliquent Les Echos. Le projet Masdar City, nécessitant 22 milliards de dollars sur le papier n’a toutefois accouché pour l’heure que d’un seul bâtiment habité : le Masdar Institute. Ce centre de recherche est déjà investi par quelques chercheurs, mais « il n’y a pas foule sur le campus, qui ne compte encore que 170 doctorants », explique le journal économique. Seul un projet pilote d’énergie solaire, dédié au refroidissement des bâtiments et à la production de 7 % d’énergies renouvelables pour 2020, jouxte le centre.

Ambitions revues à la baisse

La crise économique n’a pas facilité une livraison dans les délais. La ville ne verra pas le jour avant 2025, comme l’indique le quotidien. Mais les problèmes financiers ne sont pas les seuls responsables de ce retard ; il a également fallu revoir la copie de certaines propositions, comme celle d’un podium de 7,5 mètres de hauteur qui devait soutenir la ville, qui a été abandonnée. « La hauteur devait pourtant permettre de concentrer les transports au sous-sol, de profiter du vent », précise le quotidien. Plus symptomatique, l’idée consistant à installer des panneaux photovoltaïques sur les toits a aussi été abandonnée au profit d’un réseau extérieur qui fournira l’énergie nécessaire aux habitations. « D’une façon générale, ce sont les ambitions en matière de captation de CO2,donc de limitation des émissions de gaz à effet de serre, qui semblent avoir été revues à la baisse », résument Les Echos. Des petits ajustements qui, cumulés, feront sans doute que Masdar ne sera pas la ville « zéro carbone » mais la ville « à faible émission », conclut le quotidien.

Léo Monégier