BFM Immo
Luxe

Une exceptionnelle forteresse à habiter

Une forteresse comme il en existe peu dans cet état en pays Cathare

Une forteresse comme il en existe peu dans cet état en pays Cathare - Patrice Besse

Juché sur un piton rocheux à 180 m d'altitude, à la tête d'un domaine de plus de 100 ha, ce château exceptionnel gouverne la riche plaine des Corbières. Le passé médiéval de cette région se retrouve à travers grandes places fortes en ruine, abbayes romanes remarquables et villages fortifiés. Mais ici, pas d ruine mais tout au contraire, un monument parfaitement restauré.

Les mots ne viennent que difficilement devant de telles choses... Comment rester insensible à l'élan impérieux et à l'atmosphère pénétrante de ce haut lieu. Nous plonger dans l'étude de monuments qui ont leur part d'histoire révèle de grands sentiments, or vivre quelques minutes là où, par la magie et la folie d'une place, le temps n'existe plus, appartient à l'ineffable. Aussi, plus que d'histoire médiévale et de hauts faits d'armes, il s'agit de considérer ici l'histoire de la restauration et, partiellement, des prouesses de la reconstitution qui atteignent alors un niveau, tant technique qu'esthétique, tout à fait remarquable. Car ce château, exceptionnel donc par sa situation, a bénéficié d’une restauration titanesque, tout aussi insensée.

Des origines remontant à 978

Terre sauvage par excellence, constituée de bois impénétrables, de garrigue et de rocs impérieux, elle laisse pourtant la plaine à la civilisation et aux vignes qui produisent les vins des Corbières et, plus au nord, du Minervois. Détenu par la puissante famille de Narbonne dès 978, le château passera au 13ème siècle dans le patrimoine de différentes forces de l'époque, arraché des mains de ses illustres maîtres que les obédiences cathares ont perdus. Il subira, par la suite, plusieurs assauts lors des Guerres de Religion avant que sa démolition et, partant, sa ruine prononcée comme définitive, soit ordonnée par Richelieu en 1715.
Le 20ème siècle retiendra de ce lieu l'important intérêt de ses ruines les plus significatives (chapelle de la fin du 10ème, donjon et tour ronde du 13ème, divers pans de murs crénelés, remarquable citerne, grande salle des gardes...) à travers une inscription MH en 1913, un classement en 1926 ainsi qu'une mention « site d'intérêt général » à l'inventaire des sites en 1943. Il connaîtra alors dès 1991 une improbable restauration, d'autant plus improbable qu'elle touche, outre la folie et la témérité du projet, à une perfection qu'il nous semble essentiel de souligner.

Un ascenseur invisible, intégré remparts

Construit sur la base d'un quadrilatère défendu en ses angles par trois tours rondes et une grande tour carrée élevée en donjon, le château dévoile tous les atours de sa fonction parfaitement militaire (remparts, hauts murs crénelés, tours de défense placées en angles ainsi qu'aux points stratégiques d'accès à la forteresse, fossés...).
Une fois passée une partie des phases de fortification (par les voies originelles ou par l'ascenseur intelligemment intégré aux remparts) se découvre la chapelle romane du 10ème siècle. Conçue curieusement en partie en dehors de l'enceinte du château sur un plan unique d'arc triomphal terminé par une voûte en cul-de-four, à moitié creusée dans la roche qui la soutient, elle relève de la sobriété du premier roman.

Le château est, ensuite, accessible par son entrée originelle, à travers le pont-levis, outre¬passant les sinueuses allées, par la dernière grande porte protégeant la haute cour, espace de sécurité et de vie. Là se retrouvent les agréments de la très riche vie du Moyen-Age, loin des préoccupations belliqueuses et proches des arts et douceurs inconnus d'une période dévoyée. Aussi, après la rudesse de son allure, s'ouvre une fantaisie architecturale fort bien appréhendée par les restaurateurs d'une haute et prospère place. Ainsi, larges ouvertures, fenêtres géminées, étroites tours d'escalier hors oeuvre, une piscine bassin mosaïquée discrètement intégré, végétation résistante et essentiel puits concourent à cette vie d'agrément avant de repasser à l'autre réalité de cette période en empruntant chemins de ronde et donjon.

En plus, 14 hectares de vigne AOC

Fortement inspiré par la finesse de cette époque et la rudesse de l'utilisation des matériaux, les intérieurs ont été envisagés de la manière la plus parfaite, manière à laquelle une description exhaustive ne saurait rendre justice. Pavés de bois et larges dalles de pierre, épaisses poutraisons, escaliers à vis, cheminées monumentales, unité des éléments d'époques n'enlèvent rien à un confort d'autant plus remarquable et appréciable qu'il s'avère invisible, l'authenticité ne concédant à la modernité que ce qu'elle a de mieux à lui offrir.

Se situant à proximité des grands axes autoroutiers, soit environ cent kilomètres de Montpellier et cinquante de Carcassonne et de Béziers, les terres du château, 102 hectares exactement, étendent leurs vallons vers la Méditerranée au coeur du Parc Régional de la Narbonnaise en un vaste espace de lande, zone de chasse attirante, supportant bruyère et essences méditerranéennes (pins d'Alep, chênes verts, pins parasols...). Pour couronner le tout, aux pieds de la forteresse se trouvent les 14ha de vigne AOC Corbières du domaine. On vous l’aura dit : un rêve éveillé.

L'agence Patrice Besse
Visualiser ce bien

François Alexandre