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Un collectif breton part en guerre contre les résidences secondaires

Des affiches contre les résidences secondaires ont été collées à Saint-Malo

Des affiches contre les résidences secondaires ont été collées à Saint-Malo - AFP

Pour le collectif indépendantiste breton Dispac'h, le développement des résidences secondaires sur le littoral breton pousse les prix à la hausse, tout en générant une industrie touristique destructrice de l'environnement.

Haro sur les résidences secondaires. Depuis mars, des milliers d'affiches ont été collées sur des murs et des maisons inoccupées en Bretagne. Avec un slogan : "Villages en ruines, jeunesse en exil". Un collectif indépendantiste breton, Dispac'h (révolution, NDLR), a lancé une campagne de collages pour dénoncer la "spéculation immobilière liée au développement des résidences secondaires" sur le littoral breton.

"Des villages sont désertés pendant toute une partie de l'année et une jeunesse s'exile car elle n'a pas les moyens de s'installer", dénonce sur BFM TV Ewan Thébaud, porte-parole de Dispac'h. Selon ce collectif, la flambée des prix immobiliers serait liée au développement des résidences secondaires en Bretagne, tandis que l'industrie touristique détruirait l'environnement.

"Interpeller les élus locaux"

Une première vague de collages a eu lieu les 17 et 18 mars à Saint-Malo (Ille-et-Vilaine), sur le site du projet d'un hôtel 5 étoiles en bordure de mer, dans le pays de Guérande (Loire-Atlantique) "où la spéculation empêche particulièrement les jeunes paludiers de s'installer dans de bonnes conditions". "Il y a de gros espaces qui vont être créés pour le tourisme et au détriment de la nature (…) C'est vraiment très dommage", confie ainsi une habitante de Saint-Malo. Le maire de la ville, Claude Renoult, rétorque de son côté que le tourisme représente 30% de l'activité de la ville.

"Ce qu'on veut, c'est interpeller les élus locaux sur le fait qu'il n'y a pas d'outil pour réguler cette inflation des résidences secondaires", indiquait par ailleurs à l'AFP Ewan Thébaud, qui pointe une proportion de résidences secondaires pouvant atteindre "80% dans certains endroits comme à Mesquer (Loire-Atlantique)".

En Bretagne la semaine dernière, Emmanuel Macron avait appelé à réformer "avec bon sens" la loi littoral. Face aux protestations grandissantes, les députés ont lâché du lest début juin sur des dérogations à la loi littoral initialement votées en commission, en faisant machine arrière ou en apportant des garanties.

(Avec AFP)

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