Strasbourg ne veut plus de sa centrale nucléaire
« Ses installations sont vraisemblablement frappées d’obsolescence, comme de nombreux dysfonctionnements le laissent penser ». Le conseil municipal est sans équivoque lorsqu’il parle de sa centrale. En service depuis 34 ans, c’est la plus vieille centrale nucléaire française en activité que les élus espèrent voir démanteler. Avec ce vote, ils rejoignent des riverains et des associations écologiques, qui avaient manifesté récemment autour de la centrale. Dans un souci d'affirmer la position de Strasbourg comme ville « européenne », ils se rangent derrière les régions suisses et allemandes, voisines de la centrale, toutes opposées à celle-ci.
Des similitudes troublantes avec Fukushima
Le conseil municipal fait le lien entre l’incident nucléaire japonais et la centrale alsacienne, montrant des doutes quant à la fiabilité du système : « le déroulement des événements au Japon montre qu’un haut niveau de maîtrise scientifique et technique n’est pas un gage suffisant de sécurité en matière de gestion nucléaire ». La ville s’inquiète de la dégradation progressive du site de Fessenheim : « L'Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire (IRSN) et l'Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN) ont mis cette année en lumière de nouveaux dysfonctionnements impactant la sécurité des installations ». Strasbourg souhaite reconvertir la centrale en un site pionnier sur la recherche et le développement. Un processus qu’elle souhaiterait coupler avec « la mise en place et le développement d’un plan de réduction de la consommation d’énergie dans tous les secteurs ».