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Argentine : La ville engloutie refait surface

Le village d'Epecuen en Argentine

Le village d'Epecuen en Argentine - Wikimédia Commons / Marinka1946

A Epecuen, au sud ouest de Buenos Aires, l’assèchement d’un lac laisse place à un paysage de désolation : les ruines d’un ancien village touristique émergent petit à petit.

Il n’y a pas si longtemps, Epecuen était une station balnéaire très fréquentée. Au début des années 1980, le site comptait 1 500 saisonniers au service de quelque 20 000 personnes en villégiature. Le succès du village était dû à la proximité du lac du même nom, et à son eau à la salinité particulière, d’où l’on faisait des bains et des spas très appréciés des visiteurs. Dix fois plus salé que l’océan, le lac Epecuen permettait aux baigneurs de flotte à la surface, rappelant les particularités de la mer Morte.

Engloutie après un déluge

Jusqu’à ce qu’il déborde, en 1985, à la suite d’une tempête suivie de pluies torrentielles. L’eau accumulée a provoqué l’explosion du « mur de soutènement pour se déverser dans les rues adjacentes », indique le site Gentside, qui a récemment consacré un article à cet étrange phénomène. Après quoi, le village a littéralement été englouti, forçant les habitants à s’installer dans une autre ville non loin du lac, à Carhue.

Sa disparition semblait acquise à jamais. Mais c’était sans compter les caprices de la nature… L’eau s’est en effet quasi entièrement retirée, exposant au monde ce qui ressemble à une scène de film de fin du monde.

Une deuxième vie

Les lieux ont droit à une deuxième vie, redevenant une destination à la mode. Depuis quelque temps, les habitants de Buenos Aires n’hésitent pas à faire 550 kilomètres pour admirer ce paysage de désolation : structures rouillés et carcasses de voiture, maisons détruites et toutes sortes de débris qui jonchent les rues de la ville. Mais aussi les restes du cimetière, livrant aux éléments des tombes à moitié ouvertes.

Un ancien habitant qui s’est refusé à quitter Epecuen, Pablo Novak, prend son temps pour faire la visite et conter aux curieux la vie de l’ancienne cité. Interviewé en mai dernier par Associated Press, l'homme aujourd'hui âgé de 82 ans racontait : « Qui passe dans la région ne peut pas repartir sans être venu ici ».

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Léo Monégier