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Il vend sa maison sur Twitter

La maison de Kurt Opray à Northcote

La maison de Kurt Opray à Northcote - Google Street View

Au pays des kangourous, les réseaux sociaux se sont transformés en agence immobilière. Un informaticien australien a réussi à vendre sa maison aux enchères, à grands coups publicitaires sur Twitter et Facebook. 135 000 dollars plus cher que s'il était passé par une agence !

Utiliser Facebook et Twitter pour vendre sa maison, c’est aujourd’hui possible. Kurt Opray, habitant Melbourne et fondateur de l’entreprise Impact Data, a mis en vente sa maison de la banlieue chic de la ville sur les deux célèbres réseaux sociaux. Au passage, il a créé un blog pour susciter l’intérêt des acquéreurs potentiels de sa propriété de style californien du quartier de Northcote.

L’informaticien a débuté cette singulière campagne de communication six semaines avant la date fixée des enchères, le 11 février dernier. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu'il a remporté un franc succès.

Google mis à profit

Ce « pro » du référencement sur Internet a eu l’idée ingénieuse de mettre à profit Google, pour donner une meilleure visibilité à son annonce. En achetant uniquement le nom de domaine Northcotehouse.com.au, il a aussi créé un blog sur WordPress, mis en ligne deux vidéos sur Youtube et réalisé un photomontage sur Picasa Photo Page. Des prestations gratuites, offertes par le premier moteur de recherche du monde...

La maison, qui comprend trois chambres et une salle de bain, était estimée à 920 000 dollars par les agents immobiliers locaux. Mais grâce à cette nouvelle technique, Kurt Opray a pu la vendre au prix de 1 055 000 dollars (840 000 euros environ), réalisant un gain de près de 15 % (soit 135 000 dollars) à ce qu’il aurait pu percevoir s’il était passé par une agence classique.

« Qui mieux que moi pour vendre ma maison ? »

Cette technique de vente n’est pas une nouveauté en soi. Le côté novateur de la démarche de M. Opray est sans conteste l’image qu’il a de sa maison et qu’il souhaitait véhiculer à ses potentiels acheteurs. En effet, dans son blog, il postait régulièrement des photos de son jardin et de la flore qu’il concentrait. Il maîtrise également la technique du « storytelling », pratique qui consiste à raconter une belle histoire à son audience afin de la convaincre.

« Qui mieux que moi peut vendre ma maison ? (...) C'est fou quand on y pense, les acheteurs parlent rarement aux personnes qui ont déjà vécu dans la maison », a déclaré M. Opray au Financial Review.

Davantage d'interactions vendeurs-acheteurs

Sans surprise, les agents immobiliers, eux, restent sceptiques à l’égard de ce procédé, sans pour autant cacher leur surprise : « Twitter ne peut remplacer le marketing traditionnel, mais il pourrait augmenter les interactions entre les vendeurs et les acheteurs », estime Robert Larocca, porte-parole du Real Estate Institut of Victoria dans les colonnes du quotidien australien.

Quoi qu'il en soit, l'initiative Kurt Opray a été couronnée de succès : pas moins de quatre-vingt personnes ont participé à l’enchère. L’effet de « buzz » s’est poursuivi jusqu’au lendemain de la vente, lorsque le compte @NorthcoteHouse du principal intéressé affichait le tweet : « Vendu, vendu, vendu. Merci beaucoup à tous ».

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Badr Lebnioury