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L'histoire complètement folle de ce gratte-ciel chinois vendu aux enchères sur le web

Le complexe Pangu Plaza à Pékin

Le complexe Pangu Plaza à Pékin - Capture d'écran vidéo Youtube

Un complexe immobilier avec une tour de 192 mètres de haut, saisi par la justice chinoise après une rocambolesque affaire, a été vendu aux enchères pour 660 millions d'euros.

Un gratte-ciel pékinois à tête de dragon, confisqué à un milliardaire dissident en exil, a été vendu mardi aux enchères sur internet pour 5,18 milliards de yuans (660 millions d'euros), dernier avatar d'une rocambolesque saga politico-financière. La spectaculaire tour de 40 étages et de 192 mètres de haut (selon le site spécialisé Skyscrapercenter.com), qui domine le stade olympique des Jeux de 2008, était à vendre pendant 24 heures sur le site d'enchères du géant chinois de l'internet Alibaba.

Plus de 145.000 internautes ont suivi l'enchère mais seuls deux enchérisseurs se sont présentés, le vainqueur - une filiale d'un grand groupe immobilier - emportant finalement le complexe, baptisé Pangu Plaza, pour à peine plus que le prix de réserve.

Exil aux Etats-Unis de son propriétaire accusé de corruption

L'immeuble, dont le sommet évoque la gueule d'un dragon crachant du feu, était mis en vente par la justice cinq ans après sa saisie et le départ en exil du milliardaire Guo Wengui, poursuivi par Pékin qui l'accuse d'être mêlé à des scandales de corruption.

Installé à New York (Etats-Unis), ce dernier a multiplié ces dernières années les attaques à l'encontre du régime communiste et du président Xi Jinping, accusant ce dernier d'utiliser sa campagne anti-corruption pour faire tomber des adversaires politiques.

Une "sex tape" pour récupérer le terrain

Dans une vidéo diffusée mi-juillet sur Twitter, l'homme d'affaires jugeait sous-évaluée la mise à prix de son ex-immmeuble. Guo Wengui avait acheté en 2002 le terrain sur lequel devait s'élever la tour, mais la mairie de Pékin avait obtenu sa saisie cinq ans plus tard.

Le milliardaire s'était vengé en remettant aux autorités une "sex tape" aux dépens du maire adjoint chargé des énormes chantiers de construction préalables à l'organisation des JO de 2008. Il était ainsi parvenu à faire tomber le maire adjoint pour corruption et à récupérer en 2006 le terrain saisi, avant de faire construire la fameuse tour à tête de dragon qui a été inaugurée en 2008. Le maire adjoint a été condamné à mort mais avec sursis - il n'a pas été exécuté.

>> Vous pouvez voir à quoi ressemble cette tour avec cette vidéo postée sur Youtube.

(Avec AFP)

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