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Paris manque cruellement d'arbres

Un arbre pour 11 habitants à Paris.

Un arbre pour 11 habitants à Paris. - Boris Horvat - AFP

Berlin est la capitale européenne avec le plus d’arbres par habitant, à égalité avec Vilnius en Lituanie. Mais Paris est mal classée, Londres également.

Avec le retour du soleil ce week-end, les citadins vont rechercher de la verdure. Quelles sont les villes où il fait bon se promener? Pour répondre à cette question, nous avons fouillé les recensement d’arbres d’une trentaine de grandes villes européennes, disponibles en open data. Nous en avons tiré notre propre classement, en calculant le nombre d'arbre par habitant.

Parmi les villes qui ont mis en ligne leur inventaire arboré, Rennes arrive en tête. La ville bretonne compte 94.142 arbres pour 211.373 habitants, soit un arbre pour deux Rennais. Berlin et Vilnius (Lituanie) sont les capitales d’Europe les plus boisées, à égalité, avec quatre arbres par habitant.

Au contraire, Londres apparaît comme la capitale la moins boisée: en moyenne, 13 Londoniens se partagent un seul arbre. Les Parisiens ne sont pas mieux lotis, avec un arbre pour 11 habitants. Tout en bas du classement échoue une ville très touristique: Valence. Loin des plages, l’intérieur de ville est tristement gris, avec 26 habitants par arbre. Une autre ville côtière arrive antépénultième, Nice, avec 17 Niçois par arbre.

Garder des arbres, un choix économique

Planter des arbres en ville n’a rien d’évident. Les zones urbaines imposent des conditions de vie drastique aux plantes: volume de terre limité, dérivation des eaux de pluie, manque de luminosité… Ces contraintes imposent aux paysagistes de surveiller attentivement chaque arbre et de renouveler constamment les sujets dépérissant. Entretenir son patrimoine arboré engendre ainsi des coûts importants pour les municipalités. Entre 2012 et 2017, Berlin a fait appel aux dons pour planter 10.000 nouveaux arbres le long des rues. La mairie estime que 2000 euros sont nécessaires pour planter un arbre de rue et le cultiver les trois premières années.

Les espaces verts subissent également les arbitrages des municipalités avec d’autres types d’infrastructure: parking, voie cyclable… Pour réaménager l’accès à sa gare, le maire de Rennes prévoit de couper plus de la moitié des arbres de l’avenue de Janvier d'ici janvier 2019, pour élargir le trottoir et laisser la place aux terrasses.

Pourtant, plusieurs études soulignent les externalités positives des arbres sur la vie des citadins. La dernière en date, menée par le Centre Helmholtz pour la recherche environnementale (UFZ) à Leipzig, démontre qu’ils agissent comme des filtres à air naturels, régulent le climat et protègent contre les inondations. Ils sont d’ailleurs le principal rempart contre les îlots de chaleurs urbains. Les chercheurs allemands ont également constaté des effets concrets sur le système cardiovasculaire et le stress des travailleurs urbains.

Mais si les arbres rendent la vie plus agréable aux habitants des grandes villes, ils peuvent également devenir un calvaire pour les allergiques au pollen. Malheureusement, les espèces bien adaptées aux conditions urbaines sont également les plus allergènes. À Paris, 4 arbres sur 10 possèdent un fort potentiel allergisant, selon l’un de nos précédents décomptes. Le platane, très irritant, est l’essence la plus plantée dans les grandes villes. Seule Rennes se montre une nouvelle fois exemplaire en la matière, avec seulement 9% de platanes sur l’ensemble de ses arbres d’alignement, contre 34% pour Paris et Toulouse.

Emeline Gaube

Qualite-Logement.org