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Que deviennent ces "maisons de l'horreur" ?

La demeure de Prikopl, où fut enfermée pendant plus de 8 ans Natascha Kampusch

La demeure de Prikopl, où fut enfermée pendant plus de 8 ans Natascha Kampusch - Wikimedia

Les demeures où ont été commis les crimes les plus abominables, ou qui ont abrité les pires criminels, ont une histoire propre après ces drames. Certaines sont vouées à la démolition - et tombent donc dans l’oubli - alors que d’autres bénéficient d’une seconde vie. L'une d'entre elles a même intégré le patrimoine de... la victime.

« Ah ! Si les murs pouvaient parler », écrivait Lamartine. S'ils ne parlent pas, ils témoignent cependant de destins troublants, ce que raconte LaVieImmo.com à travers l'histoire de cinq lieux d'horreur. Du domicile du tueur en série Sowell à Cleveland, à la villa louée par Landru, en Seine-et-Oise. Cinq maisons qui font froid dans le dos, qui sont aujourd'hui détruites, abandonnées... ou ont tout simplement changé de propriétaire !

1 - « La maison de l’horreur », à Cleveland

Cette maison située au cœur de Cleveland a été celle d’Anthony Sowell, l’un des serial killers les plus terrifiants de l’Ohio. Les voisins se plaignaient depuis plusieurs années des odeurs qui émanaient de cette demeure et qui empestaient tout le quartier. Entamant une enquête sur ce quinquagénaire ex médaillé de l’armée, les forces de l’ordre finissent par se rendre à son domicile en 2009 et font alors une découverte macabre : plusieurs cadavres en décomposition, dans la maison même et un dans le jardin. Les recherches débouchent ensuite sur la mise au jour de 11 corps, de femmes sauvagement assassinées. Reconnu officiellement coupable de meurtres, viols et kidnappings, Sowell a été condamné à la peine de mort le 12 août 2009. Le 12 205 Imperial Avenue, surnommé « maison de l’horreur » par les médias américains, a été démoli sur ordre des autorités. A noter que le même destin attend la sinistre demeure de Marc Dutroux, le tueur pédophile de Charleroi, en Belgique. A la place, un jardin dédié au souvenir des victimes pourrait voir le jour.

2 - La maison de Michel Fourniret, à Sart-Custinne (Belgique)

France Soir est revenu en février dernier sur le devenir de la masure de Michel Fourniret, surnommé le « monstre de Ardennes ». Celui-ci a été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité, sans remise de peine possible, par les justices française et belge, pour cinq meurtres et deux assassinats de jeunes filles, qui lui sont attribués dans les deux pays. Il a en effet été reconnu coupable de neuf meurtres commis entre 1987 et 2001, et plusieurs autres non élucidés lui sont attribués. L’adresse du 18, rue de Vencimont à la sortie de la ville belge, où ont vécu « les époux diaboliques » Fourniret et qui fut le point de départ de l’enquête criminelle, est désormais connue. Trop, peut-être, puisque celle-ci est actuellement à l’abandon, et le fils du meurtrier lui-même se refuse à la vendre, a expliqué le quotidien. Les curieux qui poussent la balade juste devant la porte peuvent ainsi voir que les fenêtres sont condamnées, et des plaques en bois y ont été apposées.

3 - La maison Priklopil, geôle de Natascha Kampusch en Autriche

Etrange destin (bien que sans comparaison avec l'histoire vécue par Natascha Kampusch) que celui de la maison dans laquelle fut séquestrée la jeune autrichienne. C’est au domicile de Wolfgang Priklopil, que celle-ci était retenue prisonnière de son bourreau, ingénieur de profession, durant 8 ans et demi (soit 3 096 jours, le titre de son ouvrage). Après que son fils se soit suicidé sous un train dans les heures qui ont suivi l’évasion de la jeune fille, Mme Priklopil a décidé de léguer la maison à la victime, en guise de dédommagement pour les années de cauchemar que lui a fait subir son fils. Un étrange héritage, que Natascha Kampusch s’est refusée par la suite à vendre ou à raser. Elle a même déclaré à ce sujet s’y rendre de temps en temps.

4 - La villa Tric de Gambais, l’antre de Landru

C’est dans cette villa cossue de Gambais, en Seine-et-Oise, que le tueur en série français le plus connu de la première moitié du XXème siècle a commis les crimes infâmes qui lui ont valu l’échafaud, en 1922. Henri Désiré Landru, d’abord petit escroc puis maniaque du crime, a en effet été condamné pour avoir tué, dans cette villa qu'il avait louée pour l'occasion, pas moins de 11 personnes entre 1915 et 1919. Si des zones d’ombres subsistent encore à l’heure actuelle, il est très probable que les victimes ont d’abord été découpées. Les têtes, les mains et les pieds ont sans doute été incinérées dans la cuisinière de Landru, le reste des corps ayant été enterré dans le jardin. Après sa condamnation, la villa Tric fut d’abord pillée, avant d'être vendue d’abord à un restaurateur, puis cédée de nouveau à des particuliers.

5 - La maison de Dupont de Ligonnès, à Nantes

Théâtre de la tuerie de Nantes, la demeure de la famille de Xavier Dupont de Ligonnès a été mise en vente en février 2012. C’est ici que le 21 avril 2011 ont été découverts les cadavres de sa femme et de ses enfants, âgés de 13 à 20 ans. Après près d’un an de mise sous scellés pour les besoins de l’enquête, les forces de police ont fini par rouvrir les lieux. Après quoi, la bâtisse du 55, boulevard Schuman, a pu mise en vente par la propriétaire, nous apprenait en avril 2012 Paris Match. « Située dans un quartier prisé, dotée d’un jardin au cœur du centre-ville, la maison serait estimée 400 000 euros ». Le père de famille et meurtrier présumé est toujours activement recherché par la justice.

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André Figeard