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Immobilier

Un village à vendre au prix... d'un studio à Paris !

Chapelle de Courbefy

Chapelle de Courbefy - Wikimédia

Le hameau de Courbefy, en Haute-Vienne, est à vendre ! Les acquéreurs potentiels ont dix jours pour se manifester, faute de quoi le village, valorisé au prix d'un studio dans le 6e arrondissement de Paris, deviendra définitivement la propriété du Crédit agricole.

Une bien triste nouvelle pour le patrimoine historique français. Dans son édition d’aujourd’hui, Le Parisien revient sur l’étrange destin de Courbefy, village mis en vente dans son intégralité.

C’est vers la fin des années 1960 que les ennuis ont commencé pour cette commune, située à 40 km de Limoges, où seulement quatre maisons étaient habitées à l’époque. Victime de l'exode rural, dix années plus tard, ce petit hameau ne comptait plus aucun habitant, rapporte le quotidien. La minuscule commune jouissait pourtant d'un passé prestigieux, en témoignent les ruines d’un château du 13ème siècle à proximité.

Depuis, les intentions de ressusciter le village n’ont pas manqué. Les lieux ont été transformés en hameau-hôtel de cent places dans les années 1970, puis en colonie de vacances au milieu des années 1990 par un couple du Gers. Hélas, aucune de ces tentatives n’a réussi à lui redonner un second souffle.

Une offre sans demande

Aujourd’hui, les habitants de la localité voisine de Bussière-Galant regrettent l’image fantomatique que le village projette désormais, ainsi que les herbes folles qui ont envahi ses dix neuf bâtiments. Pour tenter de lui redonner vie, le Tribunal de Limoges a décidé de le mettre en vente aux enchères hier. Malheureusement, Courbefy n’a pas trouvé preneur malgré une mise à prix relativement abordable, de 300 000 euros. En comparaison, c’est le coût d’un studio de 23 m² dans le 6ème arrondissement de Paris, selon les prix des Notaires, soit 12 650 euros par m².

Consternée par un tel abandon, « la communauté des communes a pensé à (…) racheter le village, mais nous n’avons pas les moyens », déclare au quotidien Bernard Guilhem, maire délégué de Saint-Nicolas-Courbefy.

Quoi qu’il en soit, le Crédit agricole, actuel propriétaire du village, se porte garant de cette réanimation… à moins qu’un acquéreur ne se manifeste dans les dix prochains jours.

Badr Lebnioury