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Une île flottante pour faire face à la montée des eaux

Le projet "Green Float" imaginé par les architectes de Shimizu

Le projet "Green Float" imaginé par les architectes de Shimizu - Shimizu

Alors que certains construisent des digues pour contenir la montée des eaux causée par le réchauffement climatique, d'autres envisagent de déplacer la population ailleurs. A Kiribati, en plein milieu du Pacifique, on réfléchit à un incroyable projet d'île artificielle qui pourrait voir le jour d'ici quelques années.

A Kiribati, l'heure n'est plus aux tergiversations : le temps presse pour sécuriser les habitants de cet ensemble d'archipels perdu au beau milieu de l'océan Pacifique. Et parmi les propositions sur la table, c'en est une pour le moins drastique qu'envisage le gouvernement pour ses 100.000 résidents, menacés par la montée inéluctable des eaux : les reloger au sein d'une gigantesque île flottante, baptisée "Green Float" ! Un moyen inédit pour faire face au réchauffement climatique, qui rend inhabitable, d'ici quelques décennies, cet ensemble d'îles disséminés sur une surface maritime de plus de 3,5 millions de km².

"Confrontés à l'hypothèse d'être submergés, on se dit qu'une île flottante n'est pas une mauvaise idée", explique au Wall Street Journal Anote Tong, président de la République des Kiribati. Le gouvernement a ainsi missionné un conglomérat d'ingénieurs japonais, le groupe Shimizu, pour plancher très sérieusement sur la question. Mais si les premiers plans de Green Float remontent à 2008, les choses n'ont guère bougé depuis, dans la mesure où la technologie actuelle est encore insuffisamment évoluée pour entamer les travaux.

Projet envisageable en 2030

"Les innovations technologiques dans les prochaines années pourraient rendre le projet réalisable autour de 2030", explique au quotidien américain Hideo Imamura, porte-parole du groupe. L'un des principaux défis, selon lui, est d'acheminer la quantité de métaux sur le site de construction de l'île. Ce qu'il faudrait faire, par exemple en extrayant le magnésium de la mer. Car apporter du continent les quantités nécessaires entraînerait coûts pharaoniques, en tout cas bien trop importants pour ce petit Etat situé à l'est de l'Océanie. Enfin, autre difficulté, et pas des moindres : disposer d'engins suffisamment importants pour maintenir l'île artificielle sur place, et ainsi l'empêcher de dériver.

L'exemple de ces îles du Pacifique illustre plus largement la question des menaces liées au réchauffement climatique, qui se pose un peu partout dans le monde et demande des réponses urgentes. Après la tenue de la COP 21 à Paris, qui a jeté les bases d'un accord global sur le climat validé par tous les participants, les Etats se sont fixés comme objectif une limitation du réchauffement mondial entre 1,5 °C et 2 °C d’ici 2100.

L'autre "bonne nouvelle", c'est que ces derniers ont en outre prévu de débloquer 100 milliards d'euros pour les zones les plus touchées. Des fonds que l'on attend avec impatience à Kiribati.

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Léo Monégier