Une maison totalement transparente à Tokyo

Le 16/05/2012 à 12:05

Une maison où l'intimité n'existe pas, à Tokyo - Iwan Baan

Une maison conçue par l’architecte Sou Fujimoto est presque entièrement transparente. Seuls sa structure métallique blanche laisse voir qu’il s’agit bien d’une maison.

Ici, oubliez toute intimité ! Dans un monde où la quête de la quiétude devient le maître mot, surtout dans le logement, Sou Fujimoto a décidé d’aller jusqu’au bout de sa démarche à contre-courant. Il a érigé en 2010 cette maison qui rend impossible, volontairement et quasi-totalement ses habitants, toute vie privée. Située dans un quartier résidentiel réputé tranquille de la capitale japonaise, « The House NA » dévoile en effet sans secrets aux passants ses grandes baies vitrées en guise de façade.

Vivre comme dans la téléréalité

La vie des occupants à l'intérieur de ces cubes transparents peut ainsi être scrutée de l’extérieur du lever au coucher, un peu à la manière d’une émission de téléréalité. Adepte de la maison modulable, l’architecte a pourvu ce logement familial de 21 espaces avec balcons, sur 81 mètres carrés, qui permettent à ses résidents de s’asseoir, cuisiner, manger, travailler et dormir. La nuit, des rideaux électriques permettent tout de même aux habitants de dormir à l'abri des regards.

Si l’isolation visuelle est presque inexistante, la maison possède une isolation thermique dans quelques unes de ses « pièces ». Les sanitaires sont disposés de façon stratégique, insérés dans l’ensemble de façon à ne pas être trop en vue. Enfin, les équipements de plomberie et d’aération sont localisés dans un mur plus épais, sur la façade nord à l’arrière de la maison.

Pas si éloigné de la vie de nos ancêtres

Selon le Huffington Post, la maison a d’abord été imaginée par l’artiste comme une « unité de séparation et de cohérence ». Furieusement moderne, donc, mais pas sans lien avec le passé. Fujimoto explique sa démarche qui peut sembler hautement intellectualisée : « la structure en métal blanc n’a aucune ressemblance avec un arbre. Pourtant, le style de vie et les moments vécus dans cet espace sont une adaptation contemporaine de la richesse expérimentée par nos prédécesseurs lorsqu’ils vivaient dans des arbres », rapporte le journal en ligne.