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Des riverains de la LGV Paris-Rennes réclament une indemnisation pour les nuisances sonores

LGV Paris-Rennes: des riverains vont demander des indemnités en justice

LGV Paris-Rennes: des riverains vont demander des indemnités en justice - Loic Venance - AFP

Plusieurs centaines de riverains se disent gênés par le bruit engendré par la nouvelle ligne à grande vitesse Paris-Rennes. Au-delà de l’indemnisation, ils veulent surtout que la SNCF fasse des travaux pour réduire le bruit.

Plusieurs centaines de riverains, gênés par les nuisances sonores de la nouvelle ligne à grande vitesse (LGV) Paris-Rennes, s'apprêtent à saisir la justice pour demander l'indemnisation de leur préjudice, a-t-on appris mardi auprès de leur avocate Corinne Lepage. "Notre objectif est de faire en sorte que ces indemnités soient tellement élevées que la SNCF ait un intérêt à faire des travaux pour réduire le bruit", a expliqué à l'AFP Me Lepage, qui défend des riverains de la Sarthe.

Les plaignants sont encore au stade des expertises immobilières afin d'évaluer la perte de valeur de leur maison depuis l'extension de la ligne LGV, inaugurée en juillet 2017. "On va déposer 200 dossiers cette année pour la seule Sarthe", a expliqué Laure Artru, présidente du CRI 72 (collectif de représentation des intérêts de riverains), qui espère plusieurs centaines d'autres dossiers par la suite.

Les grands "oubliés" de la LGV

Le CRI 72 compte 700 adhérents, selon Laure Artru. "On sait très bien qu'on continuera à entendre les trains mais on aimerait les entendre moins", a-t-elle expliqué. Maisons dépréciées, gîtes désertés, habitants dépressifs... Les riverains se vivent comme les grands "oubliés" de la LGV, dont ils subissent le bruit strident et les vibrations, sans en profiter. "On est les laissés-pour-compte d'une société qui veut aller vite", estime Laure Artru. Dans la Sarthe, les riverains voient passer 100 à 120 trains par jours à une vitesse de 320 km/h, souligne-t-elle.

L'ancienne ministre de l'Environnement Corinne Lepage a par ailleurs saisi le Conseil d'État pour demander l'abrogation de l'arrêté interministériel du 8 novembre 1999 relatif au bruit des infrastructures ferroviaires. Face à la colère des riverains, Eiffage Rail Express (ERE), gestionnaire de la LGV, avait fait procéder l'an dernier à une série de mesures acoustiques pour vérifier que la réglementation était bien respectée.

La plupart des mesures se sont révélées conformes car la réglementation ne prend pas en compte le bruit instantané d'un train, mais seulement une moyenne lissée sur la journée. Même avec une centaine de TGV par jour à 85 décibels chacun, la moyenne journalière est ainsi conforme à la réglementation. La ministre des Transports, Élisabeth Borne, avait reconnu en juillet que cette réglementation devait "être revue" : Et de souligner que "les règles actuelles ne traduisent pas le ressenti des populations avec une évaluation en bruit moyen qui ne traduit pas les pics qui gênent les riverains".

Avec AFP

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