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La fin du glyphosate fait bondir les charges des copropriétés avec jardin

Le glyphosate est maintenant interdit pour les particuliers.

Le glyphosate est maintenant interdit pour les particuliers. - AFP

Depuis 1er janvier 2019, les particuliers ne peuvent pas acheter et utiliser du glyphosate. Une décision qui a une conséquence directe pour les copropriétés qui possèdent un jardin.

Le glyphosate est de moins en moins le bienvenu en France. Après avoir été banni des parcs et espaces verts au 1er janvier 2017, il est désormais interdit chez les particuliers. Depuis le 1er janvier, les particuliers n'ont plus le droit d'en acheter et d'en utiliser. Cela concerne évidemment le particulier qui se servait de ce produit pour désherber son jardin, mais cela a également une conséquence directe pour les copropriétés.

En effet, ces dernières ne peuvent plus utiliser du Roundup ou autres pour désherber les jardins de la copropriété. Ainsi, Meilleurecopro, une start-up qui étudie les charges de copropriété, prévoit des hausses de charges de 20% à 50% pour les plus gros contrats. "Le maintien des espaces verts nécessitera le double voire le triple en termes d’efforts, puisque les méthodes de substitution s’appuient principalement sur le travail manuel", précise Meilleurecopro.

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Cette dernière donne quatre techniques pour remplacer l'usage de ce pesticide. Elle préconise l'utilisation de produits de substitution bio, le désherbage manuel avec l'arrachage complet des mauvaises herbes à la main, le désherbage éco-responsable avec l'utilisation d'insectes auxiliaires et de certains engrais, et enfin le désherbage thermique qui est "l'utilisation d'un appareil à flamme pour affaiblir le tissu des mauvaises herbes. Attention toutefois, selon Yves Dupont, expert de la Société nationale d’horticulture, le désherbage thermique favorise l'éclosion des graines non germées en terre et donc doit être réalisé plus fréquemment", précise Meilleurecopro.

Des pistes pour baisser les coûts

Ces méthodes étant plus onéreuses que la simple utilisation du glyphosate, Meilleurecopro donne quelques pistes pour baisser les coûts. Ainsi, le premier réflexe est de mettre en concurrence les contrats. Edouard-Jean Clouet, président de l'entreprise, préconise de le faire tous les trois ans. Attention à ne pas se focaliser uniquement sur les prix. Il faut prendre en compte la qualité du travail, la fiabilité des prestataires ainsi que le respect des conditions de sécurité et des produits qu'ils utilisent.

L'autre réflexe est de choisir les bonnes plantes! Hadrien Lecoeur, expert de la société Mugo Paysage, vante l'utilisation des plantes vivaces qui se renouvellent d’elles-même et qui ne nécessitent pas autant d’efforts et de coûts pour l’entretien que les plantes à re-planter annuellement. Il faut privilégier la biodiversité. Par ailleurs, "l’utilisation de paillage (recouvrir le sol de matériaux organiques ou minéraux) au pied des arbres et des massifs permets de maintenir la terre à une humidité constante ce qui évite la repousse d’herbes invasives et ce qui fait diminuer les fréquences d’arrosage. Le paillage se décompose en 2-3 ans et enrichi la terre comme un tapis de feuille en forêt!”, précise Hadrien Lecoeur. Il est également possible d'utiliser des branches coupées pour en faire du paillage.

Diane Lacaze