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Le logement, grand oublié du rapport sur la dépendance

Le rapport sur la dépendance insuffisant sur le logement et l'aide à domicile

Le rapport sur la dépendance insuffisant sur le logement et l'aide à domicile - Sebastien Bozon - AFP

La Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie estime qu'il faut améliorer à la fois le soin, l'accompagnement, le logement et la présence auprès de la personne âgée. Pourtant, les logements ne sont pas encore suffisamment adaptés.

Le rapport sur la dépendance remis le 28 mars a un "défaut de fabrication". Il ne prend pas suffisamment en compte les besoins d'adaptation des logements et de présence auprès des personnes âgées, déplore Marie-Anne Montchamp, présidente de la Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie (CNSA). La présidente de la CNSA, qui participe au financement de la dépendance et du handicap, estime mercredi qu'"on est resté au monde d'avant", lors d'un débat organisé par l'Association des journalistes de l'information sociale. "Il s'agit de prévenir les effets de l'avancée en âge en changeant de modèle", a-t-elle souligné.

La CNSA, qui réunit tous les acteurs (associations, syndicats, État, professionnels, départements, parlementaires), estime que pour faire face au défi démographique posé par le vieillissement, il faut améliorer à la fois le soin, l'accompagnement, le logement et la présence auprès de la personne âgée. "Le rapport reste sur un modèle binaire, soin et accompagnement, cela ne suffira pas. Il faut soutenir le secteur de l'aide à domicile, qui est dans une grande fragilité", souligne sa présidente.

"Il y a urgence à agir maintenant"

Guillaume Quercy, président de l'Union nationale de l'aide, des soins et des services à domicile, a observé que "nos professionnels faisaient partie des manifestants sur les ronds-points à Noël". "Il y a plus qu'une attente, il y a urgence à agir maintenant", souligne-t-il.

Le rapport du haut-fonctionnaire Dominique Libault propose de mieux valoriser l'aide à domicile avec un tarif plancher de 21 euros de l'heure. Cela correspond à la moyenne horaire actuelle, auquel s'ajouterait une subvention équivalente à trois euros de l'heure pour tenir compte des tâches non rémunérées aujourd'hui, comme la coordination avec l'équipe. Cette mesure demanderait un soutien financier de 550 millions d'euros.

"C'est basé sur les tarifs actuels hors revalorisation", observe Guillaume Quercy. "Il faudrait aller au-delà" pour rendre ces métiers plus attractifs. "Un quart des personnes âgées est hébergé en Ehpad et les trois quarts sont à domicile, mais la priorité affichée au domicile ne se retrouve pas dans les moyens, qui vont essentiellement aux établissements", observe-t-il. Le rapport Libault préconise de créer 80.000 postes dans les Ehpad d'ici à 2024, mais ne chiffre pas les besoins à domicile. L'intersyndicale des personnels réclame pour sa part 40.000 postes, pour moitié à domicile, immédiatement. La CNSA présentera en juillet ses propositions.

Avec AFP

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