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Le logement insalubre, un "immense fléau" sur tout le territoire

Un immeuble s'effondre dans le centre ville de Charleville-Mézières.

Un immeuble s'effondre dans le centre ville de Charleville-Mézières. - Aurelien Laudy - AFP

Julien Denormandie, ministre du Logement, rappelle que l'existence de logements insalubres ne concerne pas que la cité phocéenne. L'État a d'ores et déjà identifié "14 sites prioritaires" en France pour des problèmes de propriétés dégradées.

L'existence de logements insalubres est véritable problème, déplore le ministre du Logement Julien Denormandie. "C'est un immense fléau auquel nous sommes aujourd'hui confrontés", a déclaré sur RTL Julien Denormandie, interrogé sur l'état de l'habitat dégradé ou dangereux après l'effondrement de plusieurs immeubles vétustes lundi dans le centre-ville de Marseille.

"C'est un problème qui ne concerne pas que Marseille, c'est un problème qui concerne d'autres villes", a poursuivi le ministre, précisant avoir notamment identifié, avec les élus locaux et les services de l'État, "14 sites prioritaires" en France pour des problèmes de propriétés dégradées. Ce sont "parfois des villes dans lesquelles on ne s'attend pas" à de tels problèmes, a ajouté Julien Denormandie.

Effondrement d'un immeuble à Charleville-Mézières

Selon le ministère, ces 14 sites ont été identifiés dans le cadre du plan "initiative copropriétés", qui a pour but de "transformer, rénover et prévenir la fragilisation de certains" logements. "Ce ne sont pas des immeubles qui présentent des problèmes de sécurité pour les habitants", a-t-on précisé.

Les propos de Julien Denormandie sont survenus quelques minutes avant l'effondrement d'un autre immeuble dans le centre de Charleville-Mézières dans les Ardennes (qui ne fait pas partie de la liste des 14 sites prioritaires), qui n'a pas fait de victime. Le procureur de la République de Charleville-Mézières a précisé avoir demandé l'ouverture d'une enquête "pour déterminer les conditions d'effondrement" de ce bâtiment, en soulignant qu'"un certain nombre d'immeubles anciens voire vétustes" étaient recensés dans la rue concernée par l'incident.

Selon le ministère, 450.000 logements au total sont considérés comme indignes en France. À Marseille, 40.000 logements, soit 13% du parc de résidences principales, présentent en outre "un risque pour la santé ou la sécurité" de leurs habitants, d'après un rapport remis au gouvernement en 2015.

Il faut "une politique très volontariste"

"Beaucoup de nos concitoyens sont confrontés" à ce problème, a insisté Julien Denormandie, assurant n'avoir "pas attendu" le drame de Marseille pour "lutter contre ce fléau". Il faut "une politique très volontariste, très déterminée", a assuré le ministre, qui avait annoncé voilà un mois, lors d'un déplacement dans la cité phocéenne, un plan de lutte de 2,5 milliards d'euros sur dix ans afin de lutter contre les copropriétés dégradées. "Ce n'est pas qu'une question d'argent", a-t-il ajouté, jugeant nécessaire d'"accélérer les procédures".

Le ministre a par ailleurs indiqué que l'audit sur l'état de l'habitat indigne réclamé au préfet de Marseille après le drame de lundi serait remis "dans les prochaines semaines". Le cas échéant, "l'évacuation des habitants" relèvera "des collectivités", a-t-il précisé.

Avec AFP

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