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Le profil des occupants des HLM

Le gouvernement veut évaluer la situation des locataires sociaux tous les 6 ans.

Le gouvernement veut évaluer la situation des locataires sociaux tous les 6 ans. - ©Philippe Huguen

Le gouvernement réfléchit à faire évoluer le mode d'attribution des HLM. Mais qui sont les occupants de ces habitations?

La loi "Elan", pour "évolution du logement, de l'aménagement et du numérique", est présentée ce mercredi en conseil des ministres. Le gouvernement veut notamment revoir l'attribution des HLM. Ainsi, pour Jacques Mézard, les commissions d'attribution devront "évaluer la situation des locataires tous les 6 ans", pour "déverouiller" le parc. Quels résidents seront concernés par un éventuel départ forcé? Le point en chiffres.

Très peu de turn-over

Une fois installés dans leurs HLM, de nombreux locataires n’en bougent plus. Chaque année en France, seul 1 logement social sur 10 change de résident. A Paris, la situation est particulièrement tendue, avec un taux de renouvellement de 5% seulement.

D'autres voguent d'un HLM à l'autre. En 2016, près de 500.000 ménages ont emménagé dans un logement libre. Parmi eux, 29% résidaient déjà en HLM.

Même si leur revenu augmente, les locataires peuvent rester à condition de payer un surloyer, jusqu’au double du plafond. En outre, les personnes de plus de 65 ans et les handicapés sont protégés par la loi: il est interdit de les obliger à faire leurs cartons.

Comment des hauts revenus se retrouvent en HLM

Au départ, les HLM sont plutôt attribués aux revenus modestes. En 2016, 57% des demandes satisfaites concernent des personnes qui gagnent moins de 1500 euros par mois. Le revenu moyen des occupants de HLM est un peu plus élevé que le SMIC: 1623 euros par mois.

Cependant, en Ile-de-France, ce même revenu moyen atteint 2263 euros par mois et jusqu’à 2413 euros pour Paris. Dans la capitale, près d’1 locataire social sur 5 gagne plus de 3.000 euros par mois. Le plafond de ressources est supérieur dans en région parisienne, expliquant en partie cette différence de revenus.

L’Aide à l’installation des personnels (AIP) explique la présence de hauts revenus dans les attributions. Elle permet aux fonctionnaires d’accéder au parc social. En 2016, 3730 personnes ont emménagé en HLM alors qu’elles dépassaient le plafond le plus élevé de leur commune.

Les HLM ne gomment pas totalement les inégalités d’accès au logement. En 2016, près de 40% des locations étaient signées par des travailleurs en CDI ou des fonctionnaires. Les chômeurs, dans le même temps, ne représentaient que 13% des attributions.

Des célibataires avec trop de chambres

Les logements sociaux ont été construits pour des familles. Résultat, ils s’avèrent souvent trop grands: en 2016, 38% des demandeurs satisfaits ont emménagé seuls. Généralement, il s’agit de jeunes qui quittent le domicile familial.

Cette même année, 69% des logements attribués possédaient 3 pièces ou plus. Dans certains cas, une chambre supplémentaire peut se justifier: par exemple, un père divorcé qui reçoit ses enfants en vacances.

Emeline Gaube

Qualite-Logement.org