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Les Français d'accord pour réduire l'impact environnemental de leur logement... si les autres agissent

Les Français s'intéressent à l'impact environnemental de leur logement.

Les Français s'intéressent à l'impact environnemental de leur logement. - Ben_Kerckx - Pixabay

La grande majorité des Français pensent qu'en agissant ensemble, il est possible de diminuer l'impact environnemental des habitations. Mais lorsqu'il faut agir individuellement, les particuliers sont beaucoup plus nuancés.

Les Français se sentent concernés par l'impact environnemental de leur logement et ils sont prêts à agir mais... sous certaines conditions. Une étude* Ipsos pour ING International Survey montre que 78% des Européens et 75% des Français pensent qu'il est possible de réduire l'impact environnemental des logements, en collaborant tous ensemble. Toutefois, lorsqu'il s'agit de le faire à son petit niveau, les Français sont beaucoup moins ambitieux.

Les louables intentions environnementales ne sont en effet pas toujours suivies par des actes. Certes, 64% des Français affirment essayer d'avoir un impact environnemental limité (contre 70% pour les Européens). Mais un sondé sur deux dans l'Hexagone (51%) avoue qu'il pourrait faire plus d'efforts. D'ailleurs, lorsqu'ils achètent ou louent un logement, seuls 42% des Français font attention au fait que le bien ait été rénové ou non au cours des 5 dernières années et à peine 49% d'entre eux vérifient la facture moyenne d'énergie au moment de choisir.

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Quelles sont les raisons de ce manque d'entrain ? Tout d'abord, une partie des Français sont plutôt sceptiques quant aux résultats. 36% d'entre eux pensent que les efforts qu'ils pourraient entreprendre auraient un impact insignifiant. Par ailleurs, 43% des Français sondés assurent avoir déjà réalisé des changements chez eux pour réduire leur impact environnemental.

16% des émissions de CO2

De plus, les Français pensent que leur voisin... pourrait faire plus. Lorsqu'on leur demande les multiples raisons qui peuvent empêcher les autres (et non eux-mêmes) de réduire l'impact environnemental de leur maison, les Français citent le manque d'argent (à 59%), le manque de connaissance (34%), le manque de volonté de changer (33%) et le fait que les autres considèrent que ce n'est pas leur responsabilité (31%).

Autre élément intéressant, parmi les personnes interrogées qui ne sont pas d'accord avec le fait que leur logement a un impact significatif sur l'environnement (ce qui est le cas de 73% des sondés en France), 57% des Français mettent en avant leurs efforts (comme le recyclage), les changements déjà réalisés dans leur maison (28%) et le fait... que les autres logements ont plus d'impact que le leur (à 23%). En revanche, seulement 16% d'entre eux pensent que le logement n'a pas beaucoup d'impact.

Le logement est de fait un enjeu crucial en matière d'environnement. En 2013, "l’énergie consommée dans les logements génère l’émission de 57 millions de tonnes de CO2, soit 16% du total des émissions nationales", souligne ainsi le ministère de la Transition écologique. Or, "entre 1999 et 2013, la consommation finale d’énergie du secteur résidentiel et les émissions de gaz à effet de serre ont diminué (respectivement - 6 % et - 4 %) tandis que le nombre de logements continue d’augmenter (+ 17 %). Ce découplage s’explique notamment par l’amélioration de l’efficacité énergétique des logements (meilleure isolation thermique, plus grand rendement des chaudières…)", détaille le ministère, citant des données du Centre d'études et de recherches économiques sur l'énergie (Ceren). Ce qui est assez logique lorsqu'on sait que 68% de la consommation d'énergie du secteur résidentiel était destinée au chauffage en 2015.

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Une étude réalisée par Guy Hoquet publiée en mai dernier montrait d'ailleurs qu'en fonction de la classe de son logement dans l'échelle du diagnostic de performance énergétique (DPE), la facture de chauffage électrique pouvait s'alourdir de plusieurs milliers d'euros par an entre un bien parfaitement isolé et une passoire thermique.

Les aides publiques plébiscitées

Si tous les travaux ne se valent pas en matière d'amélioration de la performance énergétique, loin de là, comme vient de le rappeler l'Ademe dans une autre étude récemment, le budget est un véritable frein. Entre 2014 et 2016, 5,1 millions de ménages ont réalisé des travaux pour un montant moyen de 11.750 euros par logement, selon l'agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie.

Il n'est donc pas étonnant de voir les Français, comme les Européens en général d'ailleurs, plébisciter les aides publiques dans le sondage Ipsos pour ING. 47% des Européens et 55% des Français expliquent le fait qu'ils n'en fassent pas plus pour réduire l'impact environnemental de leur logement par le manque de moyens financiers. 82% des Européens et 75% des Français estiment ainsi que des aides du gouvernement pour financer des travaux de rénovation énergétique seraient efficaces. 8 Européens sur 10 et 69% des Français estiment aussi qu'il serait utile que l'État prenne en charge à 50% le coût d'installation des panneaux solaires.

Olivier Luquet, directeur général de ING Direct en France résume la problématique: "Les Français sont prêts à réduire leur impact sur l’environnement mais à condition que l’effort soit collectif, que l’Etat y participe et que leurs voisins agissent".

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*Etude réalisée en ligne du 6 au 18 juin 2018 par Ipsos pour ING auprès d'un échantillon de 14.725 personnes dans 15 pays.

Diane Lacaze