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Près de 5 millions de logements seraient des passoires thermiques en France

A Paris, 31% du parc de logements est composé de passoires thermiques

A Paris, 31% du parc de logements est composé de passoires thermiques - AFP

Sur les 29 millions de résidences principales, 1,9 million sont peu énergivores (étiquettes A et B du DPE). En revanche, 4,8 millions sont très énergivores (étiquettes F et G). Néanmoins, ce chiffre est beaucoup moins important que les précédentes estimations.

La France compte 4,8 millions de logements très énergivores, aussi qualifiés de "passoires thermiques", selon des chiffres publiés par le service des données et études statistiques (SDES), moins que les sept millions dénombrés jusque-là. "Sur les 29 millions de résidences principales au 1er janvier 2018, environ 1,9 million de logements (6,6% du parc) seraient peu énergivores (étiquettes A et B du diagnostic de performance énergétique, DPE)", selon ce rapport.

À l'opposé, "environ 4,8 millions de logements (soit près de 17% du parc) seraient très énergivores (étiquettes F et G du DPE, regroupant les logements qualifiés de +passoires thermiques+)". Ce chiffre est nettement inférieur à l'estimation qui avait été faite en 2013 (dans le cadre de l'enquête Phébus), qui évaluait la part des passoires thermiques à 31% du parc, relève le rapport. Partant de ces données de 2013, le cabinet SIA Partners avait d'ailleurs évalué à 7,4 millions le nombre de passoires thermiques en France en 2016, dans une étude publiée en février 2017.

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La différence s'explique notamment par "l'échantillon relativement restreint de l'enquête" de 2013. "Les étiquettes D et E du DPE sont les plus fréquentes (respectivement 34% et 24% du parc)", selon le rapport. On peut également s'interroger sur la précision de ces estimations au regard de la fiabilité parfois relative des diagnostics de performance énergétique.

Des logements qui retrouvent plus dans des départements ruraux et montagneux

Les logements très énergivores se comptent principalement parmi les maisons individuelles, les petites surfaces et les bâtiments construits avant 1948. Ils se retrouvent plus dans des départements ruraux et montagneux, comme la Nièvre (41% du parc en F et G), la Creuse (44%) et le Cantal (47%), et moins dans sur la façade atlantique et l'arc méditerranéen, où les besoins en chauffage sont moins importants. On notera que ce taux est de 31% à Paris, qui compte notamment de nombreux immeubles haussmanniens construits entre 1853 et 1870. Ce ratio est par ailleurs de 13% dans le Nord, de 16% dans le Pas-de-Calais ou encore de 15% dans le Rhône. Le diagnostic de performance énergétique se base notamment sur la consommation énergétique annuelle d'un logement, où le chauffage joue un rôle important.

"Le parc social est sensiblement moins énergivore que le parc privé, ce qui s'explique par une forte prévalence du chauffage collectif au gaz, ainsi que par un effort de rénovation ciblé", relève le rapport. Dans le parc privé, la part des passoires thermiques où vit des ménages pauvres est plus élevée que celle occupée par des ménages aisés. La France s'est dotée en 2015 d'un objectif très ambitieux: que l'ensemble du parc immobilier soit rénové "en fonction des normes bâtiment basse consommation".

Avec AFP

D. L.