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Propriétaires, locataires, votre assurance habitation risque d'augmenter en 2018

D'autres assureurs devraient emboîter le pas de la Maif

D'autres assureurs devraient emboîter le pas de la Maif - Thomas Samson - AFP

La Maif vient d'annoncer à ses clients une hausse de 1,2% de ses tarifs dès le 1er janvier. D'autres assureurs pourraient suivre le mouvement. Selon un expert de Meilleurtaux.com, une augmentation moyenne de 2 à 3% de la multirisque habitation est à prévoir.

Les tarifs de l'assurance habitation risquent de repartir à la hausse en 2018. Après s'être serrés la ceinture pendant trois ans, par crainte de voir leurs clients partir sous l'effet de la loi Hamon qui permet de résilier à tout moment son contrat au bout de 12 mois, les assureurs pourraient commencer à se relâcher.

La Maif a été la première à communiquer sur le sujet, indiquant qu'elle allait augmenter ses prix de 1,2% l'année prochaine. Ses concurrents vont-ils emboîter le pas? C'est fort probable. Christophe Triquet, directeur assurance de Meilleurtaux.com, table pour sa part sur une hausse de 2 à 3% de la multirisque habitation (MRH). Mais ce n'est qu'une moyenne.

"Nettoyages de portefeuilles"

"Derrière ces ajustements tarifaires, certains assureurs vont peut-être revoir leurs garanties à la baisse ou au contraire augmenter le coût des franchises", précise le dirigeant. Pire, il risque d'y avoir des "nettoyages de portefeuilles". En d'autres termes, "les compagnies d'assurance pourront exclure au cas par cas les assurés qui leur coûtent plus chers qu'ils ne rapportent".

Nombre de sinistres déclarés, nombre de contrats souscrits chez elles, ancienneté et patrimoine du client... tous ces indicateurs vont être passés au crible. En clair, les meilleurs profils ont toutes les chances d'échapper à une hausse des tarifs. À l'inverse, "si vous êtes un mauvais risque (déclaration d'un sinistre dans l'année, ndlr) et n'avez qu'un an d'ancienneté avec peu de patrimoine, vous risquez de voir votre contrat résilier", prévient Christophe Triquet.

Une mauvaise année pour les assureurs

Des ajustements de prix au cas par cas, voilà comment les assureurs vont aborder l'année 2018. Il faut dire que 2017 n'a pas été épargnée par les évènements climatiques (orages, grêle), nombreux sur le premier semestre, et par les catastrophes naturelles, à l'image d'Irma, la plus coûteuse survenue en France. Les indemnisations ont donc été nombreuses et importantes.

De plus, "l'assurance habitation est un marché sous-tarifé depuis de nombreuses années. Il y a eu quelques grosses augmentations en 2013-2014 (+6%) et 2014-2015 (3 à 5%), mais les primes se sont depuis stabilisées", conclut Christophe Triquet, selon lequel "les assureurs peinent à gagner de l'argent".

Reste que depuis 2012, le tarif moyen de l'assurance habitation a progressé de 20%, atteignant 256 euros par an en 2017, selon une récente étude de l'UFC-Que Choisir. Le mouvement haussier que l'on nous annonce dès le 1er janvier aurait donc été amorcé depuis belle lurette.

Julien Mouret