BFM Immo
Rénovation Et Travaux

Tertiaire : Le verdissement de l'ancien tarde à se faire

Le verdissement de l'ancien, victime d'un manque d'engouement

Le verdissement de l'ancien, victime d'un manque d'engouement - dr

Une étude met la lumière sur le faible nombre de certifications « vertes » de l'immobilier tertiaire ancien comparé au neuf en Europe.

L’étude de la Royal Institution of Chartered Surveyors (RICS) intitulée « Sustainable Building Certification Statistics Europe », qui résulte du rapport d’un groupe de travail en Allemagne, conclut que la certification des immeubles anciens est à la traîne en Europe. L’organisme fait ce constat après avoir analysé toutes les certifications du vieux continent, incluant neuf et ancien : « Alors que l’importance de réduire les émissions de carbone dans le stock existant est admise aujourd’hui parmi les organismes de contrôle et les professionnels de l’immobilier, les certifications pour les nouveaux bâtiments restent majoritaires par rapport au stock d’immeubles existants en Europe ».

Un rapport de 1 à 10 en France

Dans le tertiaire, les quatre labels officiellement reconnus - le britannique « BREEAM » (pour Building Research Establishment Environmental Assessment Method), le nord-américain « LEED » (Leadership in Energy and Environmental Design), le français « HQE » (Haute qualité environnementale) et l’allemand « DGNB » (Deutsche Gesellschaft für nachhaltiges Bauen) -, restent cantonnés de facto au neuf. En France, quelque 988 immeubles ont été certifiés cette année dans le neuf ou les immeubles restructurés, contre 88 dans l’ancien, selon l’étude. Soit un rapport de 1 à 10 environ.

L'exemple des Etats-Unis pourrait faire tâche d'huile

La cause principale d’un tel manque d’engouement : principalement la difficulté à conférer les mêmes qualités environnementales à un immeuble ancien qu’à un immeuble neuf. Or, l’essor de ces certifications dans le neuf ces dernières années peut aussi « booster » l’ancien. Les professionnels de la RICS relatent ainsi le cas des Etats-Unis, où le succès de la certification LEED dans le bâti neuf s'est accompagné de meilleurs rendements et abouti à une durée de vacance plus faible ; sans compter l’engouement croissant des investisseurs pour les immeubles verts. L’ancien s’est retrouvé sou une telle pression qu’il a « simplement dû prendre le train en marche ». Résultat, « en 2010, les demandes de certifications d’immeubles anciens étaient plus nombreuses que dans le neuf, pour la première fois ».

Léo Monégier