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Vivre à la campagne, la vie rêvée de 60% des franciliens

Vue du village de Angles-sur-l'Anglin.

Vue du village de Angles-sur-l'Anglin. - Guillaume Souvent - AFP

59% des habitants de l'agglomération parisienne aimeraient vivre dans une commune rurale ou une ville moyenne. En effet, plus les habitants vivent dans une petite commune, plus ils sont satisfaits de leur logement.

À 10.000 euros du mètre carré, les Parisiens pourraient s’estimer heureux de leur logement. Il semblerait que ce soit loin d'être le cas. L'association Qualitel, dont la mission est de promouvoir la qualité de l'habitat, a réalisé avec Ipsos son troisième baromètre sur la qualité du logement en France, que nous dévoilons en exclusivité. Et le principal enseignement de cette étude est que la fracture territoriale est, pour une fois, "à l'envers. Le baromètre montre que plus les Français vivent dans de petites communes, plus ils sont satisfaits de la qualité du logement. Les Franciliens donnent une note de 6,2 sur 10 à la qualité de leur logement, les habitants des communes rurales, eux, donnent 7.

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Il existe plusieurs raisons à ce ressenti. Tout d'abord, les résidents des communes rurales et moyennes ont l’avantage déterminant de pouvoir choisir la taille de logement qui leur convient. La taille idéale d’un logement dans une commune rurale est quasiment identique à sa taille réelle (134 vs 135 m²), celle d’un logement dans une ville moyenne est estimée à 114 m2, soit 7 m2 seulement de plus que la superficie réelle des logements (107 m2). "A contrario, beaucoup de métropolitains doivent vivre avec la frustration quotidienne de vivre dans un espace moins important que celui rêvé (94 m2 réels contre 109 m2 souhaités)", constate Qualitel. Pour les Parisiens le logement idéal fait plus de 90m² (91,5m²) alors qu’ils doivent en moyenne se contenter d’un peu plus de 60m² (61m²). Soit 30m² d'écart entre le rêve et la réalité.

Par ailleurs, les habitants de l’agglomération parisienne sont trois fois plus susceptibles d’être dérangés par des bruits venant des logements voisins ou de la rue. De plus, dans les petites et moyennes communes, le taux de propriétaires occupants est plus élevé (75% et 66% contre 57% dans les métropoles), un statut important aux yeux des Français.

Seuls 19% des franciliens veulent rester dans la région

Et enfin, le baromètre montre également que sur les cinq critères qui contribuent le plus à la perception globale de la qualité – à savoir le confort thermique, la qualité des installations sanitaires, la qualité des matériaux de construction, l'isolation acoustique et la qualité de la ventilation - les logements des communes rurales et moyennes devancent systématiquement ceux des grandes villes. "Jusqu'à 25 points de satisfaction supplémentaire", précise l'étude.

Autant de points forts pour les communes rurales ou les petites communes qui arrivent ainsi à compenser le manque d'offre de services et commerces, la mauvaise qualité de la connexion internet ou la faible accessibilité aux transports (55% des ruraux et 33% des habitants de ville moyenne sont par exemple insatisfaits de l’accès aux transports, contre 14 et 11% en métropole et en agglomération parisienne). En effet, à la question "si vous aviez le choix où préfèreriez-vous habiter ?", seuls 19% des franciliens disent qu'ils resteraient dans la région. 13% choisiraient une autre métropole avec des préférences pour Bordeaux (22%), Lyon (18%), et Nice (14%). Pour le reste, c'est-à-dire une nette majorité (59%), le rêve est les villes moyennes et les communes rurales. En général, les habitants des métropoles sont 78% à vouloir vivre dans des villes moyennes ou des communes rurales.

En attendant de pouvoir le réaliser, Qualitel ne peut que conseiller aux propriétaires parisiens d'entretenir leur bien. "Pour les métropoles 'anciennes', le défi en matière de qualité́ du logement est important. Compte-tenu de la densité déjà forte de ces communes, la construction de logements neufs ne saurait être la seule solution. Il faut donc prioritairement axer les efforts sur la rénovation du parc de logement existant", insiste Bertrand Delcambre, président de l'association. Il est, en effet, important de rappeler qu'un logement classé A ou B se revendra 15 à 30% plus cher que le même bien classé D.

Par Marie Coeurderoy et Diane Lacaze

Une étude réalisée par Ipsos, avec 80 questions et 4850 personnes interrogées

Qualite-Logement.org