Immobilier : pour la première fois, la part des Français propriétaires baisse

L'immobilier conserve une place prépondérante dans le patrimoine des Français. Début 2018, 61,6% des ménages étaient propriétaires d'un bien immobilier, selon les derniers chiffres de l'Insee. Dans le détail 57,7% des ménages sont ainsi propriétaires de leur résidence principale et 17,7% possèdent un autre logement (résidence secondaire, logement vacant, loué ou mis à disposition gratuitement).

Si le chiffre est certes élevé, il est tout de même en repli par rapport à 2015, où le taux de propriétaires atteignait 62,7%. "C'est la première fois que l'on observe une baisse du taux de détention du taux de détention du patrimoine immobilier depuis que celui-ci est mesuré par l'enquête Patrimoine de l'Insee", nous précise l'institut national de la statistique et des études économiques.

Ecarts d'âges moins marqués

"Il s'agit cependant d'un recul très léger de la détention immobilière (-0,9 point entre 2015 et 2018). Compte tenu des données de significativité et de précision de l'enquête Histoire de vie et Patrimoine, il est plus prudent de parler de stagnation du taux de détention immobilière depuis 2010", souligne l'institut. Il faudra donc attendre la prochaine étude pour voir si cette tendance se confirme.

Autre surprise, l'Insee constate que si la détention de patrimoine immobilier augmente de façon importante avec l'âge, depuis 2010, les écarts sont moins marqués. Ainsi, entre 2010 et 2018, sur la France entière, "la détention immobilière a le plus augmenté chez les jeunes ménages" : + 6,4 points pour ceux dont la personne de référence a moins de 30 ans (pour atteindre 23,2% de propriétaires dans cette tranche d'âge) et +4,7 points pour ceux dont la personne de référence est trentenaire (pour s'élever à 55%). Inversement, ce sont surtout les seniors qui ont revendu leurs biens. Sur la même période, "la détention a baissé de 6,8 points pour les ménages dont la personne de référence a entre 50 et 59 ans et de 7,4 points quand elle a entre 60 et 69 ans". " Ces diminutions pourraient traduire un accès à la propriété plus difficile pour les générations nées au tournant des années 1960 et une désaccumulation plus précoce pour celles nées dans les années 1950", analyse l'Insee.