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Investissement

L'immobilier n'a plus la cote en Bourse

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- - LVF 2007

Faiblesse des marchés financiers oblige, les introductions en Bourse n’ont plus le vent en poupe en Europe.

La morosité est générale mais le secteur de l’immobilier fait figure de grand perdant de ce début d’année.

Le cabinet PricewaterhouseCoopers suit depuis bientôt six ans l’évolution du volume et de la valeur des introductions d’entreprises sur les principales Bourses européennes. Au premier trimestre 2008, il n’a recensé que 70 opérations, soit deux fois moins qu’à la même période de l’année dernière (139). « La baisse d’activité habituellement observée au premier trimestre a été nettement plus sensible cette année, traduisant le climat d’incertitude persistante », explique Thierry Charron, associé responsable du Global Capital Markets Groupe au sein du cabinet PricewaterhouseCoopers en France, à l’occasion de la publication de la dernière étude trimestrielle « IPO Watch Europe ».

Le nombre d'introductions de sociétés immobilières a chuté de 80%

Si la baisse n’épargne aucun secteur, certains « ont connu un plongeon impressionnant », observe PricewaterhouseCoopers. C’est le cas du secteur des services financiers, qui était l’un des plus actifs au premier trimestre 2007 avec 18 opérations, mais se contente de 4 introductions depuis le début de l’année. Plus durement touché encore, le secteur immobilier accuse un repli de 80%, avec seulement 2 « IPO », contre 10 au premier trimestre 2007…

On pourrait être tenté de rapprocher ce moindre intérêt pour la Bourse des difficultés que traverse le secteur immobilier. Mais pour Geoffroy Schmitt, associé au département Transactions de l’activité Conseil de PricewaterhouseCoopers, cette désaffection tient plus au lancement des Organismes de placement collectif en immobilier (OPCI), fin 2007. « Ces fonds offrent les mêmes avantages que les SIIC (Sociétés d'investissement immobilier cotées, NDLR), mais comme ils ne sont pas cotés, ils permettent aux sociétés de jouer la carte de la sécurité, d’externaliser leur patrimoine immobilier sans se soucier des éventuelles conséquences des fluctuations des marchés financiers ».

Le statut d’OPCI permet également de ne pas se soumettre à la nouvelle disposition SIIC 4. Applicable au 1er janvier 2009, cette nouvelle réglementation prévoit qu’aucun actionnaire ne pourra contrôler plus de 60% du capital d’une Société d'investissement immobilier cotée. « On peut penser que SIIC 4 a dissuadé des sociétés désireuses de conserver un actionnariat concentré de s’introduire en Bourse » reprend Geoffroy Schmitt.

Une classe d'actifs qui reste attractive

S’il estime que cet attrait pour les OPCI continuera de primer au cours des prochains mois et n’entrevoit pas de rebond du nombre d’introductions en Bourse de sociétés immobilières avant le début de l’année prochaine, Geoffroy Schmitt insiste sur le fait que l’immobilier coté reste bien vu des investisseurs : « le succès rencontré par l’introduction d’Immobilière Frey sur NYSE Euronext (début avril, NDLR) prouve bien l’attrait toujours vif pour cette classe d’actifs ».

E.S.

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