Le flou autour de la réforme du Livret A
« Nous aurons une réforme globale qui ira vers le doublement du livret A », a déclaré aujourd’hui sur i>télé le ministre de l’Economie et des Finances, recadrant le débat autour du livret d’épargne. Selon Pierre Moscovici, aucun arbitrage sur le placement préféré des Français n’est encore rendu. La réforme de ce dernier semblait pourtant largement compromise dimanche, après que le JDD a annoncé que le gouvernement retarderait sa décision à la rentrée, et ne plafonnerait le Livret A qu’à 20 000 euros.
François Hollande avait annoncé que celui-ci serait rehaussé en juillet, passant de 15 300 euros à 30 600 euros. Une mesure très attendue sur le front du logement social, notamment, le Livret A devant à terme financer la construction de quelque 150 000 HLM.
Des transferts massifs
Or, selon l'hebdomadaire, les banques craignent un transfert massif lié à une réforme trop brutale, de l’ordre de 40 à 50 milliards d’euros, des fonds des livrets bancaires vers ce produit défiscalisé. L'assurance-vie serait pour les banques la principale victime collatérale de cette mesure. Les lobbies bancaires auraient donc poussé le gouvernement à revenir sur cette promesse de campagne, et prévoir une réforme en deux temps.
Frédéric Philippon, conseiller en gestion de patrimoine chez Thesaurus, expliquait à LaVieImmo.com que « selon les chiffres de l’Observatoire régional de l’habitat et du logement, seulement 9 % du nombre des livrets sont à leur maximum, établi à 15 300 euros ». Le nouveau plafonnement promis a donc peu de chances selon lui d’aboutir « à une ruée des investisseurs vers les banques ».
Ce produit d’épargne, rémunéré à 2,25 % compte aujourd’hui 60 millions de titulaires.