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Les Français aisés comptent utiliser leur épargne Covid pour acheter en priorité de l'immobilier

Les Français veulent utiliser leur épargne Covid pour acheter de l'immobilier

Les Français veulent utiliser leur épargne Covid pour acheter de l'immobilier - Pixabay / Nattanan23

Les ménages les plus aisés sont ceux qui ont le plus mis de l'argent de côté depuis un an. Et ces derniers souhaitent utiliser en priorité cet argent comme apport pour un achat immobilier.

L'épargne Covid suscite les convoitises. Ce surplus d'argent mis de côté par les Français (par rapport à la tendance d'avant crise) pourrait atteindre 165 milliards d'euros sur l'ensemble des années 2020 et 2021, selon les dernières estimations de la Banque de France publiées mardi. Un montant colossal. A titre de comparaison, le plan de relance mis en place par le gouvernement s'élève à "seulement" 100 milliards d'euros.

Cette épargne forcée "fait une espèce de réserve de croissance de l'ordre de 6 ou 7% du PIB", soulignait ainsi le gouverneur de la banque centrale François Villeroy de Galhau sur France Culture. Et si certains aimeraient que cet argent serve à booster la consommation et donc alimente la reprise, d'autres y voient une opportunité pour taxer les plus riches et atténuer la facture de la crise.

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Une épargne concentrée chez les plus aisés

Mais les principaux intéressés, qu'en pensent-ils? Une enquête* de l'Ifop pour le courtier en crédits Cafpi montre que cet argent pourrait être injecté en grande partie sur le marché immobilier. Ainsi, parmi les personnes interrogées (de 25 à 65 ans) qui détiennent au moins un produit d'épargne, 25% d'entre elles assurent avoir davantage épargné depuis un an qu'au cours des années précédentes (une proportion qui grimpe à 36% chez les cadres). En parallèle, 35% des sondés ont quant à eux le sentiment d'avoir autant épargné qu'auparavant, tandis que 40% des Français estiment en revanche qu'ils ont pu moins mettre de côté que d'habitude.

Un sentiment qui reflète assez bien les données sur les comportements d'épargne depuis le début de la pandémie, et qui montrent que cette épargne Covid est surtout concentrée dans les mains des ménages les plus aisés. "Près de 70% du surcroît de l’épargne ont (…) été faits par 20% des ménages", estimait ainsi le Conseil d'analyse économique (CAE) dans une note parue en octobre dernier.

Un appartement avant une voiture

Dans son enquête, l'Ifop a demandé aux ménages ayant réussi à épargner davantage que d'habitude (25% des répondants ayant un produit d'épargne) à quoi cet argent pourrait servir en priorité. 28% des personnes interrogées au sein de ce groupe utiliseraient en premier cet argent dans le cadre d'un projet immobilier. 23% citent quant à eux en premier un projet à court terme (achat d’une voiture, voyage, etc.) et 22% estiment que cela leur permettra de faire face aux petits imprévus du quotidien (panne de voiture, remplacement d’appareils, etc.). Enfin, 14% s'en serviront en priorité pour un autre projet à long terme (préparation de la retraite, financement des études, assurance vie, etc.).

Les interviewés étaient également invités à choisir une deuxième réponse pour l'utilisation de ce surplus d'épargne. En cumulant ces deux réponses, ce sont alors les projets à court terme qui l'emportent (cités par 53% des personnes), devant les imprévus du quotidien (51%) et les projets immobiliers (42%). "Cet écart entre première intention et l’ensemble des projets met à jour la valeur aspirationnelle forte de l’achat immobilier en dépit de son ampleur et de sa possible complexité à concrétiser", analyse l'Ifop.

*Enquête de l'Ifop pour Cafpi menée en ligne du 9 au 16 mars 2021 auprès d’un échantillon de 1.503 Français âgés de 25 à 65 ans, représentatif de la population française selon la méthode des quotas (sexe, âge, profession de l’interviewé après stratification par région et catégorie d’agglomération). Sur cet échantillon, 80% des personnes déclarent détenir au moins un produit d'épargne.

Jean Louis Dell'Oro