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Investissement

Pourquoi l'immobilier neuf intéresse (un peu) moins les investisseurs

Légère baisse de l'investissement locatif dans la construction de logements neufs.

Légère baisse de l'investissement locatif dans la construction de logements neufs. - Gerard Julien - AFP

La part des investissements locatifs dans le neuf baisse. Une première depuis cinq ans. Mais dans le détail, la situation est loin d'être alarmante.

Le Crédit Foncier vient de publier son enquête annuelle sur l'investissement locatif en France. Et un chiffre peut sembler inquiétant. Pour la première fois depuis cinq ans, la part des investissements locatifs privés dans le total des logements construits a baissé. Si, sur cinq ans, il affiche une progression, passant de 13,4% en 2014 à 15,5% en 2018. Il a tout de même reculé par rapport à 2017 où il culminait à 16%.

Une baisse, certes, mais assez minime lorsqu'on regarde dans le détail. Entre 2017 et 2018, le nombre de logements construits devrait diminuer en France, passant de 430.000 à 411.000 selon les estimations du Crédit Foncier. Dans le même temps, il ne devrait y avoir au final que seulement 10.000 opérations d'investissement locatif en moins. En 2017, il y avait eu 68.000 opérations et il devrait y en avoir 58.000 cette année. Mais 2017 avait été une excellente année. Et 2018 sera la deuxième meilleure année depuis 2013.

Une fiscalité trop lourde

Pourquoi les investisseurs sont-ils gagnés par une légère frilosité? L'enquête du Crédit Foncier donne un début de réponse. La part des investisseurs confirmés qui souhaitent, un jour, refaire un investissement locatif est en léger recul cette année. Il est à 61% en 2018 alors qu'il n'a cessé de progresser ces dernières années: 35 % en 2013, 38 % en 2014, 50 % en 2015, 61 % en 2016 et 68 % en 2017.

Ces personnes réfractaires à un nouvel investissement l'expliquent par la peur de trop s'endetter ainsi que "trop de taxes et une fiscalité trop lourde" (21%). Ils affirment également préférer diversifier leurs placements (20%) et se méfier des changements répétitifs de fiscalité (14%). Sur ce dernier point, la mise en place de l'IFI en remplacement de l'ISF n'y est sans doute pas étrangère.

Diane Lacaze