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2011 : Le logement, chantier proritaire du gouvernement

Nathalie Kosciusko-Morizet et Benoist Apparu

Nathalie Kosciusko-Morizet et Benoist Apparu - Nastasia Desanti

A la veille de la présentation du rapport annuel sur le mal logement par la Fondation Abbé Pierre, le gouvernement a réaffirmé ses objectifs en matière de logement, et dévoilé ce matin sa feuille de route pour 2011. 30 000 nouveaux logements d’urgences sont prévus, ainsi que le financement de plus 120 000 habitations, dont 35 % dans les zones les plus tendues.

L’effort public en faveur du logement a atteint 37,4 milliards d’euros en 2009, dont les deux tiers à la charge de le l’Etat, soit 1,96 % du PIB. Un record depuis 1986. La semaine dernière, Benoist Apparu dévoilait ainsi des chiffres jamais égalés dans la production de logements sociaux : 131 509 logements ont été financés en 2010, dont 33 % en zone A, la plus tendue. « Ce chiffre est important, mais au-delà du nombre de logements financés, la question la plus cruciale est de savoir où ces logements vont être construits », a précisé le secrétaire d’Etat au Logement, lors d'une réunion sur les perspectives de l'action du gouvernement pour 2011. « La volonté du gouvernement est de travailler sur ces zones tendues », a-t-il ajouté en précisant que « la politique du logement solidaire est une part importante de la politique globale du logement qui, en 2009, a représenté 430 milliards d’euros, soit, 22,6 % du PIB ».

De l’hébergement d’urgence…

Le gouvernement, tout au long de l’hiver, a été montré du doigt par les associations, qui ont multiplié les appels au chef de l’Etat. Du déploiement des tentes sur le Pont des Arts par le collectif des 31 associations solidaires, à l’occupation d’immeuble vide par le collectif Jeudi Noir, toutes se sont accordées pour dire que le problème du mal logement est loin d’être réglé et que les mesures gouvernementales ne suffisent pas. Nathalie Kosciusko-Morizet avait déclaré que l’objectif de « zéro demande non pourvues » pouvait être atteint, avec l’ouverture de 113 000 places d’hébergement d’urgence. « Le nombre de places pérennes a augmenté de 26 % en 6 ans », a signalé la ministre de l’Ecologie et du Développement durable. En 2011, le gouvernement a décidé d'aller plus loin et s’est fixé l’ouverture de 5 000 logements au titre de l’intermédiation locative (2 315 en 2010). Ce dispositif consiste à louer des logements dans le parc privé à des associations qui le sous-louent temporairement à des ménages en difficulté. 12 000 places en pension de famille (9 300 en 2010) devraient également être ouvertes.

… à l’habitation pérenne

La garantie des risques locatifs (GRL), qui s’est avéré être un échec, va pourtant être poursuivie par le gouvernement avec la GRL 2. L’objectif est d’obtenir l’adhésion des professionnels. L’Etat s’associe aux assurances dans le cas de la GRL 2, ce qui n’était pas le cas de la première, mise en place en 2006. « Nous devons rassurer les professionnels et leur prouver que c’est une bonne solution, pour que ceux-ci relaient les décisions du gouvernement », a indiqué Benoist Apparu. Parallèlement à cette mesure, le gouvernement renforce son action contre « l’habitat indigne ». 206 millions d'euros vont ainsi être débloqués par l’Agence nationale de l’habitat (Anah). En ce qui concerne le financement du logement HLM, après le chiffre record de 2010, l’Etat prévoit de financer 120 000 logements en 2011 dont 35 % en zone A.
Par ailleurs, le gouvernement souhaite aussi lutter contre la précarité énergétique grâce à son programme « Habiter mieux ». 750 millions d’euros y seront consacrés . Ce déblocage de fond, devrait permettre d’aider 300 000 ménages modestes d’ici à 2017.

Des aides face à la hausse des prix

Les grands chantiers du gouvernement pour l’année 2011 ont été lancés dès le premier janvier avec la mise en place du PTZ+. Centré sur les besoins des primo-accédants, le PTZ+ est universel, sans conditions de ressources et s’adressera à 380 000 bénéficiaires chaque année. Cette mesure est La mesure phare concernant le logement et l’aide à la propriété, a rappelé le secrétaire d'Etat, lors de la conférence de presse sur le bilan et les perspectives de l'action du gouvernement pour le logement.

Parallèlement à ces mesures visant à résoudre la crise du logement, Nathalie Kosciusko-Morizet et Benoist Apparu ont insisté sur «  la valeur verte » qui devait rentrer en compte pour toutes les nouvelles constructions. « Il faut grenelliser l’urbanisme et verdir les logements » ont déclaré de concert les deux ministres.

Nastasia Desanti