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Affichage des honoraires en agence: Peut mieux faire...

Une agence sur quatre peu claire sur ses honoraires

Une agence sur quatre peu claire sur ses honoraires - Fotolia

Une enquête réalisée par la CLCV montre qu’un peu plus de trois agences immobilières sur quatre sont transparentes sur leurs honoraires. Un bilan peu satisfaisant, même si l'association note des efforts concernant l’affichage du DPE.

L’affichage des honoraires en agences est encore loin d'être appliqué par tous. C’est le constat de l’association de consommateurs CLCV, qui vient de publier une enquête* sur la question. Si 77 % d’entre elles mettent en évidence leurs frais d’agence en vitrine, les 23 % restant « n’indiquent aucune information et se contentent généralement de la fameuse mention FAI (frais d’agence inclus) sur les petites annonces », précise l’étude. Un bilan loin d’être satisfaisant, comme l’explique David Rodrigues, juriste à la CLCV et auteur de l’enquête: « Sur un sujet aussi important, on aurait dû avoir entre 85 et 90 % de bons résultats ».

La méthodologie n'était pourtant pas des plus strictes : « on peut dire qu’on a été souples », souligne le professionnel. En effet, « dans certaines agences, il fallait à la limite se mettre à quatre pattes pour voir les honoraires. Et dans d’autres, ce n’était guère possible à moins de mesurer 1,95m ».

Du mieux sur le front du DPE

Les agences jouent davantage le jeu du diagnostic de performance énergétique (DPE). Dans 85 % des cas, l’étiquette est mise en évidence. Pour rappel, le DPE est obligatoire à la vente comme à la location, et ce dans toutes les annonces immobilières (en agence et sur Internet) depuis le 1er janvier 2011. L’étude, qui a mesuré l’évolution des comportements des agences depuis cette date, constate une amélioration. La précédente enquête de la CLCV, réalisée dans la foulée de l’entrée en vigueur du dispositif, indiquait que seules 43 % des agences étaient en conformité. Verdict : «les professionnels se sont donc ressaisis, même si plus de 15% des annonces ne sont pas conformes », juge la CLCV.

La jungle des annonces sur Internet

Tel n’est malheureusement pas le cas des annonces sur Internet, un secteur où règne selon la CLCV « un trop grand laxisme ». Ainsi, seules 43 % des annonces figurant sur le net sont conformes à la législation aujourd'hui, contre 20,3 % en 2011. « Un taux absolument insuffisant », insiste la CLCV. Les gérants de ses sites sont pointés du doigt, dans la meure où ceux-ci « n’exercent qu’un contrôle a minima des annonces qui leur sont communiquées ».

Ce qui pose plus généralement la question de la sanction en cas de manquement à l'affichage du DPE. Car dans les faits, seul le caractère erroné de l'étiquette est puni pénalement, les textes restant silencieux sur le défaut de communication.

*Enquête réalisée auprès de 937 agences immobilières réparties sur 36 départements affichant un total de 35 475 annonces, tant à la vente qu’à la location. Dans le détail, l’enquête a audité 27 % de grands groupes et 73 % d’indépendants, sans que les résultats soient ventilés.

Léo Monégier