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Prix immobilier

Biarritz : Un marché attractif mais surévalué

La plage de Biarritz

La plage de Biarritz - Florian Pépellin/Wikipedia

Biarritz attire, et de nombreux acquéreurs cherchent à se procurer un petit pied-à-terre dans cette ville de bord de mer d’environ 26 000 habitants.

Faisons donc un petit détour par la côte basque, avec Biarritz, où le marché immobilier « se porte très bien », comme nous l’a expliqué Stéphane Péré-Lagareste, gérant de l’agence Century21 de la commune. Ce dernier considère que la crise n’a pas trop impacté le marché : « la région a été relativement épargnée, beaucoup de gens continuent à venir s’installer dans le coin ». Frédéric Pradié, qui travaille dans l’agence Benquet, la plus ancienne de la ville, a également une vision assez positive de l’avenir de l’immobilier biarrot : « 2011 a été très bon, pareil pour début 2012. On a noté cependant que le marché s’est calmé pendant les élections, mais c’est bien reparti après. Même en 2009-2010, pendant la période la plus dure, on s’en est bien sorti. » Il faut dire que le marché de Biarritz est très particulier : « c’est une ville parfaite pour les vacances, avec un côté très historique. Je n’ai pas de boule de cristal, mais je suis confiant : on aura probablement toujours de la demande ».

Trop d’acheteurs, pas assez de vendeurs

D’ailleurs, la demande peut poser problème, comme nous le confie M. Pradié : « On a tendance à manquer de biens, on a trop de demandes ! ». Les biens les plus prisés? « Ceux situés en plein centre ville, tout près de la plage ». M. Péré-Lagareste confirme la pensée de son collègue : « Depuis l’an dernier, on a beaucoup d’acquéreurs et de moins en moins de vendeurs, le marché est donc toujours tendu, les gens hésitent à mettre en vente leur maison ». L’offre de logements est parfois en décalage avec la demande : « De nombreux clients veulent une maison de 100-120m² proche du centre, ou un appartement de trois pièces. Or, il n’y en a que très peu, il leur faut donc s’éloigner du centre ville, ou même aller ailleurs, comme à Bayonne, où les prix sont, à l’instar de la demande, moins élevés ».

Des retraités et des résidences secondaires

M. Thomine-Desmazures nous le disait dans son interview, le marché de Biarritz est particulier, car beaucoup composé de résidences secondaires. Pour l’agent de Century21, la clientèle est de plus composée d’un tiers de retraités : « On compte 35 % de retraités, et environ 75 % de personnes âgées de plus de cinquante ans ». M. Pradié ajoute qu’ils sont « majoritairement français », et que « deux tiers d’entre eux cherchent à acheter une résidence secondaire pour s’y retirer pendant les vacances ». Il nous propose un exemple d’une transaction récente : « En mai, par exemple, j’ai vendu un appartement proche du Golf, un T3 de 68m² avec terrasse et parking pour 320 000€ ». L’agent de Century21 nous évoque quant à lui une maison des années 70, à deux pas du Lac Marion, de 137m², avec un terrain de 580m² et un garage, vendue à 395 000€.

Un marché surévalué ?

Joint par téléphone, un expert, qui a souhaité garder l’anonymat, tient à nuancer le constat. A ses yeux, « les agences surévaluent les prix des maisons, il est donc difficile de donner un prix au m²... » Pour les maisons en front de mer, les sommes demandées explosent. On parle alors de « valeur de convenance », avec des prix au m² dignes du centre de Paris. Mais même à plus de 10 000€/m², ces demeures face à la mer semblent toujours trouver rapidement preneur.

Laura Makary