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Prix immobilier

Bordeaux 2e grande ville la plus chère de France après Paris

Le prix au m² à Bordeaux a augmenté de plus de 12% en un an

Le prix au m² à Bordeaux a augmenté de plus de 12% en un an - Nicolas Tucat - AFP

Les prix à Bordeaux ont rattrapé ceux de Nice. En moins d'un an, le mètre carré a augmenté de plus de 12%. Aucune ville de France n'a connu une telle flambée. Par rapport à 2016, et à crédit équivalent, les acheteurs ont perdu l'équivalent d'une pièce.

Une fois de plus, Bordeaux enregistre cette année un record de hausse du prix des appartements anciens. Selon une étude des notaires publiée mardi, le mètre carré médian dans la capitale de la Nouvelle-Aquitaine a bondi de plus de 12% entre janvier et septembre, pour atteindre 3590 euros.

La métropole dépasse désormais Lyon (3560 euros/m²) et devient la deuxième grande ville la plus chère de France après Paris (8940 euros/m²), à égalité avec Nice. L'an dernier, à la même époque, Bordeaux ne se hissait qu'à la quatrième place avec un prix au m² de 3200 euros, assez loin derrière Nice (3480 euros) et Lyon (3370 euros).

À en croire les professionnels, cette flambée de l'immobilier bordelais s'explique par un effet "rattrapage", en particulier pour les maisons de l'agglomération qui concentrent la moitié des transactions, mais également par le phénomène LGV qui relie désormais Paris à Bordeaux en à peine deux heures (contre 3h15 auparavant).

Dans ce contexte, les foyers les plus modestes n'ont d'autres choix que de rechercher des biens en périphérie, ou rester locataires, car les loyers ne suivent pas la hausse des prix à l’achat. Ils ont même baissé de 0,3% en novembre 2017, à un peu plus de 13 euros le m², d'après l'observatoire Clameur.

Une pièce en moins à Bordeaux

Et pour les ménages qui ont encore les moyens d'acheter dans le centre de Bordeaux, cette hausse des prix leur fait facilement perdre une pièce, malgré des taux de crédit immobilier relativement stables. Dans sa dernière étude mensuelle, Meilleurtaux a calculé le nombre de mètres carrés qu'un emprunteur pouvait s'offrir en 2017 avec 1000 euros par mois de mensualité sur 20 ans. Résultat: c'est à Bordeaux que le pouvoir d'achat immobilier* a le plus baissé entre janvier et décembre, tombant ainsi à 49 m², soit 10 m² de "perdu" en un an.

Mais les Bordelais ne sont pas les seuls à être pénalisés par l'envolée des prix. À Nantes par exemple -où les tarifs ont grimpé de plus de 6% à fin septembre- le pouvoir d'achat immobilier a diminué de 4 m². Même constat à Marseille (-4 m²) et surtout à Saint-Étienne (-9 m²), même si un Stéphanois peut aujourd'hui prétendre à un logement de 155 m² pour 1000 euros par mois de remboursement.

Les grands gagnants de ce palmarès? Toulon, Angers mais surtout Nice, où la hausse modérée des prix (+2,8%) permet toujours aux futurs acquéreurs de s'offrir un logement de 52 m².

*Pour calculer le pouvoir d'achat immobilier, Meilleurtaux s'appuie sur les taux d'intérêt (hors assurance) des crédits relevés, entre le 1er et le 14 décembre 2017, auprès de ses banques partenaires et ce pour les "excellents dossiers". Les prix sont ceux fournis par le baromètre LPI-SeLoger.

Julien Mouret