BFM Immo
Prix immobilier

Ces villes de banlieue où achètent les familles qui fuient Paris

Les Parisiens considèrent de nouvelles options en banlieue

Les Parisiens considèrent de nouvelles options en banlieue - Franck Fife - AFP

Effrayés par les prix élevés de l'immobilier dans la capitale, les ménages parisiens les moins aisés se tournent vers des communes, certes moins recherchées, mais qui offrent un meilleur pouvoir d'achat.

Clichy, Saint-Ouen, Montreuil, Neuilly-sur-Marne... nouvel eldorado des familles parisiennes? Alors que les prix des logements anciens continuent à grimper à Paris, certaines communes d'Ile-de-France restent abordables. Il faut dire qu'à 9000 euros le mètre carré en moyenne, la capitale est devenue inaccessible.

C'est ce qu'a rappelé jeudi MeilleursAgents, à l'occasion d'une conférence de presse sur la santé et les perspectives du marché immobilier résidentiel en France. Le site spécialisé s'est également penché sur le pouvoir d'achat immobilier des Français, qui s'élève en moyenne à 70 mètres carrés. Comprendre: le nombre de m² que l'on peut acheter compte tenu de ses revenus, des taux d'emprunt et des prix dans la ville convoitée.

Mais à Paris, un ménage moyen ne peut s'offrir qu'un appartement de 23 m². C'est deux fois plus petit que la surface minimum requise pour constituer un logement décent, que le spécialiste de l'immobilier a fixée à 45 m². Cette mesure a été calculée en multipliant le seuil de surpopulation défini par l'Insee (18 m² par personne) par la taille du ménage moyen selon le même organisme (2,5 personnes).

En région parisienne, seules la Grande Couronne (87 m² en Seine-et-Marne et en Essonne, 71 m² dans le Val d'Oise, 63 m² dans les Yvelines) et la Seine-Saint-Denis (48 m²) permettent à une famille de se loger décemment, estime MeilleursAgents. En revanche, le Val-de-Marne (44 m²) et les Hauts-de-Seine (37 m²) ne permettent pas au ménage moyen d'acheter un logement adapté à leurs besoins.

De nouvelles "options" à considérer

Le site d'estimations immobilières a donc identifié plusieurs "marchés de report" et "nouvelles options" à considérer pour les Parisiens les moins aisés qui veulent acheter un bien en Ile-de-France. "Il s'agit de toutes ces villes connectées à Paris par les transports en commun et surtout par le métro, et qui peuvent leur offrir un pouvoir d'achat acceptable", commente Thomas Lefebvre, Directeur scientifique chez MeilleursAgents.

Une ville comme Bagneux (Hauts-de-Seine), qui est beaucoup moins chère que sa voisine plus chic comme Montrouge (4276 euros/m² contre 6554 euros/m²), "offre par exemple des perspectives intéressantes pour un ménage parisien qui cherche à partir en banlieue pour trouver un logement plus décent", poursuit le dirigeant. Même constat à Aubervilliers, où le prix moyen au m² ne dépasse pas les 3200 euros. Dans cette ville de Seine-Saint-Denis, un ménage moyen peut acquérir un appartement de plus de 60 m².

Bien que moins recherchées par les acquéreurs, ces communes vont bénéficier du Grand Paris, vaste chantier de modernisation du réseau de transport parisien, qui a dans ses cartons plusieurs projets de prolongement ou de création de lignes de métro. Depuis 2017, la ligne 12 (Aubervilliers-Mairie d'Issy) fait ainsi l'objet de travaux d’aménagement et d’équipement de deux nouvelles stations, Aimé Césaire et Mairie d’Aubervilliers, qui seront mises en service en 2019. La ligne 11 (Châtelet-Mairie des Lilas) accueillera de son côté, à horizon 2022, six nouvelles stations dont une aérienne.

Julien Mouret