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Prix immobilier

Crédit Agricole prédit un "ajustement graduel" des prix immobiliers

Selon Olivier Eluère, les fondamentaux du marché restent solides

Selon Olivier Eluère, les fondamentaux du marché restent solides - dr

La direction des études économiques de la Banque verte anticipe une baisse de 5 % en moyenne nationale cette année, suivie d’une autre de même ampleur l’année prochaine. Seule une remontée des taux d’emprunt, jugée improbable, pourrait accélérer la tendance.

« Le scénario le plus probable est […] non pas une correction rapide et marquée, mais un ajustement graduel, dans la durée ». Loin de céder aux sirènes baissières, Olivier Eluère, économiste en charge des questions immobilières au Crédit Agricole, a réaffirmé mercredi ses prévisions. A savoir une baisse de 5 à 6 % des prix des logements anciens en 2013, suivie d’un repli de 5 % supplémentaire en 2014. Côté transactions, les ventes devraient reculer de 10 % cette année, avant de se stabiliser l’année prochaine.

« L’ajustement en cours est d’ordre conjoncturel et s’explique par l’environnement économique et les mesures de durcissement fiscal, indique Olivier Eluère. Mais le marché immobilier français se distingue de la plupart des marchés européens par des « fondamentaux » favorables ». Fidèle aux arguments qu’il développe, trimestre après trimestre, depuis plusieurs années, l’économiste met en avant le déséquilibre entre une « demande structurellement forte » et une offre non excédentaire de logements, l’absence de bulle, spéculative ou de crédit, ainsi que « le bas niveau des créances douteuses habitat ».

« Un des principaux risques à ce scénario central serait celui d’une forte remontée des taux de rendement obligataires français et donc des taux de crédit habitat », en net repli depuis un an, et dont la remontée conduirait à « une baisse plus prononcée des ventes et des prix ». La perspective est cependant jugée « peu probable » par l’économiste : « d’une part, la zone euro a mis en place des boucliers efficaces (programme d’achat de dette de la BCE, fonds de secours pérenne) pour éviter tout phénomène de panique sur les marchés ; d’autre part, la France devrait rester considérée par les investisseurs comme une des signatures les plus fiables en zone euro ».

François Alexandre