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Prix immobilier

Des prix globalement stables en France... sauf à Bordeaux

Quartier des Chartrons à Bordeaux

Quartier des Chartrons à Bordeaux - Wikimedia

Alors que les taux d'intérêt restent attractifs, les futurs acquéreurs prennent leur temps avant de concrétiser leur projet immobilier, ce qui pèse logiquement sur les prix dans les grandes villes de France. À l'exception de Bordeaux, qui pâtit d'une "inflation galopante", selon une étude de MeilleursAgents.

Les prix de l’immobilier ancien se sont stabilisés en octobre dans la plupart des grandes villes de France, sauf à Bordeaux où la forte demande des investisseurs alimente une "inflation galopante", révèle MeilleursAgents dans une étude publiée ce lundi. Paris, Lille, Toulouse, Strasbourg et Montpellier ont vu leurs prix osciller entre -0,5% et +0,5% d’un mois sur l’autre, alors que Nantes et Nice affichent au maximum 0,9% de hausse.

Comment expliquer cette relative stabilité des prix ? Convaincus que les taux d’intérêt resteront bas, les ménages à la recherche d’un bien immobilier prennent leur temps et ne se précipitent pas pour acheter, indique le site d’estimations immobilières. Le mois dernier, les taux des prêts du secteur concurrentiel (toutes durées confondues) se sont établis à 1,55% en moyenne, contre 1,56% en septembre, selon l’observatoire Crédit Logement/CSA.

De leur côté, les investisseurs marquent aussi une pause dans un contexte d’incertitude autour du futur Impôt sur la fortune immobilière (IFI), de l’encadrement des loyers à Paris et Lille mais également de l’avenir des dispositifs d’aides à l’achat comme le Pinel et le Prêt à taux zéro, que le gouvernement va reconduire dès 2018 mais de manière plus ciblée. Cet environnement "les encourag[e] à reporter leurs achats voire à s’intéresser à d’autres classes d’actifs", précise MeilleursAgents.

Inflation galopante à Bordeaux

Des acquéreurs moins pressés, sauf à Bordeaux, qui séduit toujours autant. Résultat : les prix des logements anciens ont grimpé de plus de 1% en un mois. Mais la performance est bien plus impressionnante sur un an : près de 17% de hausse entre octobre 2016 et octobre 2017, avec un prix moyen de 3600 euros le mètre carré, pouvant atteindre 5400 euros/m² dans certains quartiers réputés de la capitale girondine.

"Cette inflation galopante est indiscutablement due à des investisseurs très actifs qui, à eux seuls, génèrent 35% des nouvelles acquisitions", souligne l’étude. Il faut dire que la ligne à grande vitesse place désormais Bordeaux à seulement deux heures de Paris, et que la métropole reste la mieux notée pour y investir en immobilier, selon un récent classement. Paradoxalement, les Parisiens ne sont que très minoritaires à être attirés par de bonnes affaires bordelaises.

"La majorité des acquéreurs sont soit des investisseurs locatifs -pour 22% d'entre eux- soit des primo-accédants", selon Fabrice Abraham, directeur général du réseau Guy Hoquet, qui s’est confié à LaVieImmo.com il y a quelques mois. "Ces deux catégories, qui achètent mais ne revendent pas, contribuent à l'assèchement du parc de biens à vendre", avait ajouté le professionnel, selon lequel "la hausse des prix dans la préfecture de la Région Nouvelle-Aquitaine n'est pas près de s'arrêter".

J. M.