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Prix immobilier

En 2018, c'est le grand écart dans l'évolution des prix immobiliers des grandes villes

Les prix ont progressé de 3,7% cette année.

Les prix ont progressé de 3,7% cette année. - Gerard Julien - AFP

En 2018, les prix immobiliers devraient progresser de 3,7% en moyenne. Mais les écarts sont considérables dans les grandes villes.

En 2018, les prix immobiliers ont poursuivi leur progression, mais à un rythme moins soutenu que l'année précédente. "Durant plus de deux années, la hausse des prix des logements anciens observés lors de la signature des compromis de vente s’est faite de plus en plus rapide. Et en septembre 2017, au plus haut du rythme annuel de leur évolution, les prix augmentaient de 4,6 % sur un an. Mais cette période de hausse des prix avait déjà commencé à fragiliser la demande, dès le printemps 2017. Et la pression de la demande s’est progressivement relâchée à partir de l’été 2017, aussi bien sur le marché des appartements que sur celui des maisons", note LPI-SeLoger dans son bilan de l'année 2018.

Après une augmentation de 0,4 % en 2015, puis de 2,9 % en 2016 et de 4,2 % en 2017, l’année 2018 devrait se terminer par une hausse 3,7 % sur un an, selon les chiffres de LPI-SeLoger publiés ce lundi. En France, le prix moyen s'élève actuellement à 3.900 euros du mètre carré.

Ralentissement de la hausse

La situation n'est, évidemment, pas la même partout. Les différences d'une commune à l'autre sont même particulièrement marquées. Dans de nombreuses villes de 100.000 à 200.000 habitants, les prix baissent depuis le printemps. Sur l'ensemble de l'année, les prix immobiliers devraient ainsi avoir dégonflé de 5% à Mulhouse, 3% à Amiens 3% et 2% à Brest.

Dans les villes de plus de 200.000 habitants, la hausse des prix commence à ralentir. Le mètre carré devrait néanmoins avoir progressé de 8% en 2018 à Lyon et de 7% à Paris. "Nous sommes arrivés à des niveaux de prix qui se situent très largement au-dessus des montants que les clientèles habituelles sont en capacité d’engager pour faire l’acquisition de leur logement", explique Michel Mouillart, porte-parole du baromètre LPI-SeLoger. "En conséquence, le marché connait des hésitations, la demande s’affaiblit et la hausse des prix se fait moins vive", souligne-t-il.

Les prix s'envolent encore à Rennes et à Bordeaux

"Certaines villes font encore exception. Le rythme de progression des prix reste soutenu (plus de 11 % sur un an) à Bordeaux et à Rennes", peut-on lire dans le baromètre SeLoger. "À Bordeaux, le phénomène de gentrification bat son plein et si l’effet LGV s’y fait sentir, d’autres facteurs contribuent à l’attractivité de Bordeaux : un urbanisme volontaire, une profonde restructuration de l’habitat et une indéniable transformation sociologique. Les ménages aux revenus moyens ont progressivement laissé la place, soit à des ménages à revenus élevés, soit à des ménages à revenus très modestes", explique Michel Mouillart.

Pour l'année 2019, le porte-parole du baromètre LPI-SeLoger s'attend à une année qui ressemblera beaucoup à 2018. "Les tendances que nous observons actuellement seront encore plus marquées". Il table sur une hausse des prix limité, de 2,5%. Il l'explique par des taux de crédits immobiliers qui vont remonter et la mise en place du prélèvement à la source et de l’effet psychologique d’appauvrissement qui va en résulter. "On peut craindre un certain attentisme de la part des emprunteurs au cours du premier trimestre de l’année - voire sur l’ensemble du 1er semestre".

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Diane Lacaze