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Prix immobilier

En 4 ans, le pouvoir d'achat immobilier a chuté dans les grandes villes

A bordeaux, le pouvoir d'achat immobilier a baissé de 18m²

A bordeaux, le pouvoir d'achat immobilier a baissé de 18m² - Nicolas Tucat - AFP

Entre 2014 et 2018, le pouvoir d'achat immobilier a reculé dans l'ensemble des dix plus grandes villes de France. Les Marseillais ont perdu 13 mètres carrés, les Strasbourgeois 17 mètres carrés et les Bordelais 18 mètres carrés.

A mensualités comparables, les Français doivent acheter toujours plus petit dans les grandes agglomérations. Meilleurtaux a publié ce jeudi sa dernière étude sur le pouvoir d'achat immobilier dans les grandes villes de France. Le courtier calcule le nombre de mètres carrés qu'un emprunteur peut acheter avec 1000 euros de mensualité dans le cadre d'un crédit à taux fixe sur 20 ans. Au cours des quatre dernières années, le constat est limpide: le pouvoir d'achat immobilier des Français dans les dix plus grandes villes de France n'a cessé de diminuer depuis quatre ans. La baisse des taux ne compense plus la hausse des prix.

Dans certaines villes, la casse a été plutôt limitée. Ainsi, à Nice, le pouvoir d'achat immobilier a régressé de 1 mètre carré entre 2014 et 2018, à Paris et Montpellier de 2 mètres carrés et à Lille de 3 mètres carrés. Mais pour d'autres, la chute est bien plus marquée. Ainsi, à Lyon, le pouvoir d'achat immobilier a reculé de 8 mètres carrés sur la période.

Et dans cinq villes, les emprunteurs ont perdu en surface l'équivalent d'une à deux pièces (9 mètres carrés selon la loi) en quatre ans . A Toulouse, les emprunteurs ont ainsi perdu 9 mètres carré de pouvoir d'achat immobilier depuis 2014. À Nantes, le pouvoir d'achat immobilier a baissé de 12 mètres carrés sur la période, à Marseille de 13 mètres carrés et à Strasbourg de 17 mètres carrés. À Bordeaux, avec 1000 euros de mensualité, un acquéreur pouvait acheter 63 mètres carrés en 2014. Il ne peut plus avoir que 45 mètres carrés aujourd'hui. Soit 18 m2 de moins, un record parmi les 10 plus grandes villes.

Des taux toujours très bas en 2019

Pour l'année à venir, le courtier pronostique des taux toujours très bas. "Le contexte général plaide pour un maintien des taux bas: pas de reprise économique franche, une inflation encore très limitée et une politique toujours accommodante de la Banque centrale européenne grâce au taux directeur à 0% au moins jusqu'à l'été 2019".

Maël Bernier, directrice de la communication de Meilleurtaux, précise : "Nous prévoyons une situation identique à celle que nous connaissons depuis le début de l'automne à savoir des taux bas pour tous mais toujours ce phénomène de décotes importantes pour les très bons profils c'est-à-dire les emprunteurs aux salaires plus élevés que la moyenne et une épargne représentant au moins 20% du financement, ceux-là pourront toujours prétendre à des taux plus bas d'environ 0,30 ou 0,40 point. En d'autres termes, si les profils "lambdas" devront se "contenter" de taux autour d'1,65% ou 1,70% sur 20 ans, les plus beaux dossiers passeront toujours sous la barre des 1,50%".

Reste que les prix devraient dans le même temps continuer de progresser. Pour Michel Moulliart, porte-parole du baromètre LPI-SeLoger annonçait début décembre qu'il tablait sur une hausse des prix limitée, autour de 2,5% en 2019 sur l'ensemble de la France.

Diane Lacaze