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Prix immobilier

Forte baisse du pouvoir d'achat immobilier des Français

Les Parisiens ont perdu plus de 11 mètres carrés en un an et demi

Les Parisiens ont perdu plus de 11 mètres carrés en un an et demi - dr

La remontée des taux s'ajoute depuis quelques mois à la hausse des prix. Selon Efficity, le phénomène reste très marqué à Paris et dans sa région, mais il n’épargne aucune des grandes villes de France.

Lentement, mais inexorablement, le pouvoir d’achat des Parisiens s’érode. Selon l’agence immobilière Efficity, qui suit son évolution depuis l’hiver 2009, il a reculé de près de 9 % au premier semestre, et de plus de 15 % sur les douze derniers mois. En moyenne, un emprunteur parisien qui rembourse une mensualité de 1 500 euros ne plus prétendre aujourd’hui qu’à un appartement de 35,5 mètres carrés. Soit 3,3 de moins qu’au début de l’année, et plus de 11 mètres carrés de moins qu’en janvier 2010.

Hausses de prix, hausses de taux

Pas la peine d’aller chercher très loin les raisons de cette dégradation. Aux effets de la hausse des prix à l’œuvre depuis plusieurs mois, s’ajoutent depuis l’automne 2010 ceux la remontée des taux d’emprunt. Une hausse nette puisque, selon la dernière édition de l’observatoire des marchés résidentiels, dévoilée cette semaine par le Crédit Logement, les prêts immobiliers accordés au mois de juin ont été assortis, en moyenne, d’un taux de 3,90 % (hors assurance et coût des sûreté), le plus haut depuis l’été 2006.

Le pouvoir d’achat baisse aussi en province

Dans un tel contexte, et malgré les particularités des différents marchés locaux, l’exemple parisien n’est pas isolé. En Île-de-France, Efficity calcule que la perte de pouvoir d’achat atteint 8,6 % dans les Hauts-de-Seine (53,5 mètres carrés) et 5,2 % dans le Val-de-Marne (76,1 mètres carrés). Les baisses sont comparables dans les grandes villes de province : de 6,5 % à Lyon (69,5 mètres carrés), 5,6 % à Lille (78,9 mètres carrés), ou encore 5,4 % à Bordeaux (82,3 mètres carrés).

Nulle part, Efficity n’observe de hausse du pouvoir d’achat immobilier. Tout au plus, des « reculs moins nets » dans quelques zones où « les prix régressent légèrement », indique Christophe du Pontavice, président de l’agence. C’est le cas en Seine-Saint-Denis où, à la faveur d’une baisse de prix de 1 %, le pouvoir d’achat n’a reculé « que » de 1,9 % (103,2 mètres carrés) au premier semestre. Même chose à Marseille (-1,6 %, pour une surface totale de 84,8 mètres carrés) et Toulouse (-2,1 %, 92 mètres carrés).

Lueur d'espoir

L’évolution du pouvoir d’achat au cours des prochains mois dépendra de celles des taux et des prix. Bonne nouvelle, l’observatoire du Crédit Logement note que « le rythme de la hausse [des] taux s’est ralenti » dans le courant du deuxième trimestre. Mieux encore, les courtiers en crédit n’excluent pas, avec la prudence que nécessite ce type de prévision, une baisse des barèmes immobiliers des banques à la rentrée. Reste la question des prix... Tout en excluant une baisse en moyenne nationale, les Notaires de France estiment dans leur dernière note de conjoncture qu’« environ un tiers […] des départements et villes [sont désormais] en évolution négative », contre « environ un quart » au dernier décompte. Chez Efficity, Christophe du Pontavice affirme que « la probabilité que les prix de l’immobilier baissent dans les mois à venir est plus forte que l’inverse ». La situation pourrait donc, progressivement, s’améliorer au cours des prochains mois. Mais à moins d’une chute prononcée et rapide des prix dans la capitale, les Parisiens semblent condamnés aux petites surfaces.

Emmanuel Salbayre