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Prix immobilier

Immobilier : Fin de règne !

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Ralentissement des transactions, recul ou stagnation des prix sur tout le territoire...

après une décennie de hausse, la pierre est rattrapée par la crise.

La fête est terminée. Tous les indicateurs du marché immobilier sont désormais orientés à la baisse et les effets de la crise financière mondiale n'adoucissent pas le tableau. Résultat immédiat : un très fort repli des transactions, dans le neuf, comme dans l'ancien... En Ile-de-France, les ventes de logements, tous secteurs confondus, ont diminué de plus de 10 % sur un an, selon les statistiques des notaires, avec 43 000 transactions constatées au deuxième trimestre.

Du côté des prix, le moral est également en berne. Si Paris intra-muros continue d'afficher une certaine résistance - le mètre carré dans la capitale s'affiche, en moyenne, à 6 580 euros, en hausse de 10,1 % sur un an, il convient toutefois de relativiser ces chiffres, puisqu'ils sont le reflet du deuxième trimestre 2008... Ils n'ont pas encore intégré la baisse de l'été. Dans les faits, plus on s'éloigne du centre, plus les prix baissent. Exemple à Pontoise, où le prix moyen, à 2 500 euros, est en diminution de près de 14 % sur un an, ou encore à Saint-Ouen, qui recule de 7,5 % sur la même période. Pour autant, les notaires se veulent rassurants : « il n'y a pas en France de crise immobilière comme au début de la décennie 90, mais une crise du système financier née des subprimes ». Il n'empêche. Le pouvoir est aujourd'hui dans les mains des acheteurs, qui ont tout loisir de négocier. Les vendeurs les plus pressés devront s'y résoudre.

L'observatoire de la Fédération nationale de l'immobilier (Fnaim), avec des chiffres arrêtés fin septembre, a une vision plus immédiate du marché. La stabilisation des prix, qui avait prévalu au premier semestre, est clairement interrompue. Pour son président, René Pallincourt, « nous finirons probablement 2008 sur une diminution de prix annuelle pour la première fois depuis dix ans ». En données annualisées, certaines villes de province affichent déjà une baisse sensible : - 9,7 % à Rodez (1 522 euros/mètre carré), - 5,3 % à Toulon (2 941 euros) ou encore - 4,5 % à Grenoble (2 756 euros).

Des crédits plus chers

Dans le même temps, les taux de crédit sont clairement orientés à la hausse. Selon le Crédit Logement et l'institut de sondage CSA, le taux moyen de prêt s'élève désormais à 5,08 %, contre 4,98 % en août. En un an, le niveau des mensualités a augmenté d'environ 7 %... Et ce n'est pas fini. Les experts tablent sur un nouveau renchérissement du coût du crédit, avec des taux pouvant aller jusqu'à 5,5 %. Ces conditions pénalisent en premier lieu les jeunes ménages cherchant acquérir leur résidence principale.

Sophie Liotier

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